mercredi 19 décembre 2012

Héros sans visage, un film de Mary Jimenez




La LDH soutient le film Héros sans visage de Mary Jiménez


C’est un film sur l’immigration clandestine, en trois parties. La première, dans l’église du Béguinage, à Bruxelles, où des sans-papiers mènent cinquante-six jours de grève de la faim. La réalisatrice les photographie un par un, filme leur fatigue, leurs souffrances, écoute leurs revendications de conscience et de responsabilité, voit arriver les médecins pour les plus éprouvés. Ils exultent à l’annonce de leur régularisation : mais huit jours plus tard, l’un d’eux meurt dans sa chambre d’hôtel. Elle ne le connaît pas, ne l’a pas photographié, et c’est de ce mystère que naît le film.

Elle nous emmène ensuite dans un camp de réfugiés à la frontière tunisienne. Là, elle fait raconter leur périples à des migrants venus d’Afrique ou du Bangladesh, tous anciens travailleurs en Lybie, émigrants politiques ou économiques : peu payés, voire pas du tout, fuyant la guerre, celle de chez eux puis celle de Lybie ; rackettés sous menace de mort par une « police » tunisienne qui leur prend tout, y compris leur argent et leurs téléphones. Ils n’ont plus rien que l’espoir de l’assistance du HCR ; impossible de rentrer chez eux, où ils ont tout vendu et laissé leurs familles, leurs femmes et leurs enfants. D’autres, ont été tués en Libye, parce qu’une rumeur accusait les Noirs de meurtres à Bengazi ; certains ont été torturés dans les geôles libyennes. Le pire est la « route des nouveaux esclaves » du Niger, où l’un des migrants a filmé avec son téléphone portable des images saisissantes de mourants abandonnés par les passeurs et de corps gisant au bord de la route. Les migrants parlent, analysent très lucidement cette guerre de la misère qui expédie les Africains sur les routes de l’exil. Ils pleurent leur pays, leurs parents. Tout ce qu’ils ont à offrir, ce sont leurs noms et ceux de leurs pères et mères.

La troisième partie donne la parole, dans un camp de la Croix rouge de Liège, à un migrant anonyme, un boat-people qui nous raconte sa navigation sur une chambre à air et le miracle des dauphins qui le remettent dans le sens des vagues, avant qu’un bateau espagnol vienne le repêcher.

Étrange film fait de ces trois morceaux, émouvant, avec des moments très forts. S'il aborde la question sous un angle plus humanitaire que politique, il donne pourtant des clefs pour comprendre la grande épopée contemporaine des migrations.

Héros sans visage
Film documentaire, 2011
Durée : 61’
Réalisation : Mary Jiménez
Production : Dérives, RTBF, Wallonie Image Production

lundi 17 décembre 2012

Lettre ouverte


Lettre ouverte à M. le Président de la République Française à l’occasion de sa visite officielle en Algérie
Paris, le 17 décembre 2012


Monsieur le Président de la République,

Vous vous apprêtez à effectuer une visite officielle en Algérie – visite qui a pour ambition de « rétablir une relation politique de confiance à la hauteur des ambitions de nos deux peuples et tournée vers l'avenir ». A cette occasion, nous, organisations signataires, souhaitons attirer votre attention sur les questions relatives aux droits de l’Homme, y compris les droits économiques, sociaux et culturels, et aux libertés fondamentales dans le cadre des relations entre la France et l’Algérie.
Nous tenons, tout d'abord, à saluer votre décision de reconnaître le massacre, le 17 octobre 1961, de manifestants algériens, en plein cœur de Paris. Cette décision, nous l’espérons, sera suivie d’une dénonciation du système colonial et des crimes qu’il a engendrés alors, afin de permettre notamment un travail de mémoire conjoint et apaisé sur l’Histoire commune, une plus grande capacité des nouvelles générations d’origine algérienne à assumer leur citoyenneté française ainsi que l’établissement de relations normalisées entre la France et l’Algérie. Nous sommes également convaincus que le droit de vote aux élections locales accordé aux étrangers établis en France, ce qui concerne donc les Algériens y vivant, devrait contribuer positivement à cette évolution.
Monsieur le Président, parmi les « 60 engagements » de votre projet présidentiel, vous vous promettez de « [développer] la relation de la France avec les pays de la rive sud de la Méditerranée sur la base d’un projet économique, démocratique et culturel […] en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité ». Cette visite officielle en est une première étape. Nos organisations croient que cette « relation de confiance » que vous souhaitez développer pendant votre présidence avec les autorités algériennes doit se faire au bénéfice de certains progrès en matière de droits de l’Homme et des libertés démocratiques, ainsi que de tous les acteurs de la société civile indépendante en Algérie.
Or, depuis l’annonce des réformes politiques en avril 2011, la répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme et des militants syndicaux n’a fait que s’amplifier en Algérie. En contradiction avec la Constitution du pays et les conventions internationales que l’Algérie a ratifiées, le harcèlement judiciaire à l’égard de défenseurs des droits de l’homme et de militants syndicaux, la répression policière, l’interdiction injustifiée de manifestations et réunions publiques, le recours à des pratiques administratives abusives entravant la création et le fonctionnement des associations et des syndicats autonomes élèvent des obstacles considérables à l’action de la société civile algérienne. Plusieurs lois promulguées en janvier 2012 et présentées comme des ‘réformes démocratiques’ sont en réalité une régression des libertés publiques, en particulier la loi n° 12-06 qui rend plus difficile la création, le financement et le fonctionnement quotidien des associations et la loi n° 12-05 sur l’information qui entrave l’indépendance des journalistes et la liberté d’opinion et de publication. Par ailleurs, plusieurs demandes de création de nouveaux syndicats autonomes dans différents secteurs se heurtent à un refus d’enregistrement non motivé. De plus, l'impunité des auteurs de disparitions forcées et d'autres violations graves et massives des droits de l'Homme commises durant les années 90 reste toujours de mise, malgré les nombreuses condamnations formulées par différents organes du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies.  
À l’occasion de votre visite, nos organisations vous demandent d’inclure en priorité, dans toute négociation avec les autorités algériennes, la question du respect et de l’application réelle des conventions internationales relatives aux droits de l’Homme ainsi que des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), ratifiées par l’Algérie. A cet égard, nous tenons également à vous faire part des obstacles à la délivrance de visas que nos organisations comme d’autres organisations internationales des droits de l’Homme ou syndicats étrangers rencontrent et qui ont pour effet d’entraver le travail sur le terrain avec les organisations algériennes.
Nous croyons, par ailleurs, que la France serait mieux entendue si elle cessait de pratiquer une politique entravant la liberté de circulation des algériens à l’intérieur de ses frontières, comme dans les autres pays européens. Ces entraves qui touchent tous les secteurs de la population sont ressenties comme autant de manifestations de mépris.
Enfin, nos organisations vous invitent, Monsieur le Président, à saisir l’occasion de votre visite pour rencontrer la société civile afin d’entendre l’intense aspiration démocratique des Algériennes et des Algériens. Nous espérons que celle-ci sera en outre l’occasion de mettre en place des mécanismes qui permettent de consulter et d’associer la société civile indépendante des deux pays au renouveau de la coopération entre la France et l’Algérie.
Confiants de l'attention que vous voudrez bien porter à notre requête, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de notre haute considération.


Signataires :

M. Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
Mme Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH)
M. Michel Tubiana, président du Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH)
M. Halim Derbal pour le Bureau de l’association Agir pour le Changement Démocratique en Algérie (ACDA)
Mme Nassera Dutour, porte-parole du Collectif des familles des disparu(e)s en Algérie (CFDA)
M. François Della Sudda, président du Comité International de Soutien au Syndicalisme Autonome Algérien (CISA)
Me Noureddine Benissad, président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH)
M. Rachid Malaoui, président du Syndicat National Autonome du Personnel de l’Administration Publique (SNAPAP)
Me Amine Sidhoum, coordinateur du Réseau des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDH)




Migrants: les pinceaux de la colère. Ouest France 17 décembre.






Ensemble pour les droits à la dignité des migrant.e.s
Rassemblement à Rennes, place de la mairie
mardi 18 décembre à 18h. 

vendredi 14 décembre 2012

Manifestation à Nantes


Pas de compromis avec l’homophobie, l’égalité sans concession !
Manifestation samedi 15 décembre 2012, 14h place du Bouffay, Nantes

La proposition de loi sur l’ouverture du mariage pour tous a été l’occasion saisie par les réactionnaires pour occuper l’espace médiatique. Parades homophobes, agression de militantes et de journalistes, un déferlement obscurantiste s’est abattu sur le pays.


L’égalité des droits pour toutes et tous

Il n’est pas acceptable qu’en 2012, un groupe de la population soit exclu d’une citoyenneté pleine et entière du seul fait de sa sexualité. Les revendications d’ouverture du mariage, d’accès à l’adoption, à la procréation médicalement assistée (PMA) et à la présomption de parenté, sont non seulement légitimes mais en réalité ne devraient pas faire débat. L’article 1 de la constitution garantit l’égalité des droits de toutes et tous !

Inférieur au nom de quoi ?

Nous refusons la hiérarchie des individus selon leur sexualité. L’inégalité dans le droit a des conséquences dramatiques au quotidien. Mal être des jeunes gays et des jeunes lesbiennes (taux de suicide 8 à 16 fois plus élevés), rupture familiale, discriminations, agressions, insultes meurtres…

L’inégalité dans le droit décomplexe les homophobes. Toutes celles et ceux qui se battent pour maintenir les gays et les lesbiennes dans ce statut d’infériorité juridique et sociale sont complices de l’homophobie.

Comparaison avec la pédophilie, incitations à la haine (« Les pédés au bûcher »), agressions physiques... Les homophobes sont à l’offensive. Face à leurs attaques, il n’y a aucun compromis possible et le gouvernement doit enfin affirmer que l’égalité de toutEs ne devrait pas être discutée. Nous exigeons l’ouverture du mariage et de l’adoption, l’accès à la PMA et à la présomption de parenté, au nom de l’égalité et des engagements de campagne du Parti Socialiste. 

Cette vague sombre est une violence non seulement contre les gays et les lesbiennes, mais aussi contre tous les partisans de l’égalité ! Porteurs de valeurs humanistes, quelle que soit notre sexualité, nous affirmons que cette homophobie est inacceptable, que l’égalité doit triompher et que nous en sortirons tous et toutes gagnant-Es. 

Que l’égalité triomphe !

Deuxième Manifestation pour l'Egalité maintenant ! Samedi 15 décembre à Nantes

Amnesty International Nantes Centre
L’association l’Autre Cercle
Le Centre Lesbien, Gay, Bi et Trans de Nantes
La CGT
Le Collectif Diversgens
L’association Contact Loire-Atlantique
Le CRAS/H
David &Jonathan
Les durEs à queer
Europe Écologie Les Verts
FLAG !
Gauche Anticapitaliste
HES - Homosexualité & Socialisme
Les Alternatifs
Parti de Gauche 44
L’association du Planning Familial 44
La section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme
SOS Homophobie
L’Union Syndicale Solidaires
Wonderground

jeudi 13 décembre 2012

Rassemblement à Rennes, le 18 décembre à 18h


18 décembre : Journée internationale des migrants
Ensemble pour les droits
et la dignité des migrant.e.s

RASSEMBLEMENT à RENNES
mardi 18 décembre à 18h 
place de la Mairie

Sept mois après des élections qui promettaient le « changement », que restent-ils des espoirs en matière de politique à l’égard des étrangers ?
Le bilan est grave malgré quelques timides avancées de la Circulaire du 28 novembre. Les objectifs chiffrés de régularisation comme de reconduite à la frontière n’ont pas changé : à Rennes comme dans tant d’autres villes
  • les expulsions de Roms sont toujours aussi « musclées »,
  • des demandeurs d’asile sont toujours à la rue ou maintenus dans la précarité.
  • des jeunes sont déscolarisés, suite à l’expulsion du squat de Pacé où étaient hébergés 80 enfants.
  • 5 familles, dont les enfants sont scolarisés dans des écoles rennaises, sont assignées à résidence dans l’attente d’une reconduite dans leurs pays d’origine.


La xénophobie règne dans toute l’Europe et ses conséquences sont dramatiques : 13000 personnes ont péri en Méditerranée entre 1988 et 2012.
C’est une véritable guerre aux migrants que mènent les États européens, restreignant même au sein de l’Europe l’accès à la résidence et au travail. De même que l'obsession de « scores » présentés comme flatteurs dans le domaine des expulsions et des enfermements, ces milliers de vies perdues donnent la mesure du cynisme des États de l'Europe qui, oubliant les droits fondamentaux proclamés, les bafouent impunément .


Dans un pareil contexte, la Journée internationale des migrants, ce 18 décembre 2012, peut être l'occasion de secouer l'immobilisme et, à travers l'expression massive d'une indignation contre cette politique, exiger des changements enfin fondamentaux des politiques migratoires, à commencer par celle de la France.

Défendre le respect de la vie des migrantes et des migrants exigent des droits pour tous :
  • un vrai droit d’asile, sans politique systématique du soupçon
  • l’accueil des malades et des mineurs isolés étrangers
  • la reconnaissance du droit à la vie privée et familiale (conjoint-e, enfants…)
  • le droit au logement et au travail pour tous les migrants
  • l’abandon des taxes abusives pour toute délivrance d’un titre de séjour.


Cette politique alimente la xénophobie et le racisme dont sont victimes – français ou étrangers - tous ceux qui semblent « issus de l’immigration ».


Nos associations appellent à manifester pour exiger une réelle politique de solidarité.
Nous appelons également à la ratification rapide par la France de la Convention des Nations unies "pour les droits des travailleurs immigrés et des membres de leur famille" qui devrait être ratifiée depuis.


ORGANISATIONS PARTICIPANTES à Rennes 
- MRAP Ille et Vilaine, LDH section de Rennes, Cimade Rennes, ATTAC Rennes, 
RESF 35, Un Toit c’est un Droit, CCFD-terre solidaire 35.
- FSU Ille et Vilaine, UL-CNT 35.

Ouest France Rennes-Vezin. Le Guide du prisonnier remis au centre pénitentiaire

En partenariat avec le Conseil national des barreaux, une délégation citoyenne composée d’avocats, de membres de l’OIP et d’associations partenaires a remis plusieurs exemplaires du Guide du prisonnier à la prison de Rennes-Vezin.

À l’occasion de la journée mondiale des droits de l’Homme, l’Observatoire international des prisons a présenté la 4e édition de son Guide du prisonnier. Des exemplaires ont été offerts à la personne détenue, en charge des bibliothèques, à la prison de Rennes Vezin.
873 questions-réponses
Le guide s’adresse aux personnes incarcérées, à leurs proches, aux professions judiciaires et pénitentiaires, aux intervenants en milieu carcéral et à tout citoyen s’interrogeant sur les droits du prisonnier. Il explique l’intégralité du parcours d’un détenu, du premier au dernier jour de prison.
« La loi a beaucoup changé ces dernières années, notamment avec l’adoption de la loi pénitentiaire en 2009, explique Samuel Gautier. Ce guide essaye de vulgariser le magma de décrets et de circulaires d’application ».

http://www.ouest-france.fr/actu/tram-Brest-detail_-Rennes-Vezin.-Le-Guide-du-prisonnier-remis-au-centre-penitentiaire_40823-2142442_actu.Htm

mercredi 12 décembre 2012

Délégation citoyenne au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin le 10 décembre 2012


Une délégation citoyenne s'est tenue lundi dernier au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin dans le cadre d'une action nationale de l'OIP (Observatoire International des Prisons). Des exemplaires du nouveau Guide du prisonnier ont été remis dans les bibliothèques de cet établissement. La délégation était composée de membres de l'OIP,  de Génépi, de la Ligue de l'Enseignement et de la Ligue des Droits de l'Homme. 


La loi n’est pas respectée dans les prisons françaises
La diffusion du Guide du prisonnier doit être l’occasion de rappeler que la loi n’est pas respectée dans  les prisons de la République. La loi pénitentiaire de 2009 pose comme principe que « l’administration pénitentiaire garantit à toute personne détenue le respect de sa dignité et de ses droits ». Des conditions relevant du traitement inhumain et dégradant continuent pourtant d’être imposées dans certaines prisons, comme celle des Baumettes à Marseille. Les dispositions encadrant la pratique de la fouille à nu ne sont toujours pas appliquées elles non plus, en dépit d’une succession de condamnations de l’administration par les tribunaux. Une institution qui ne respecte pas la loi qu’elle est censée incarnée perd de sa légitimité, tout comme les gouvernements successifs qui la laissent faire.

L’opacité reste de mise
Rendre accessible un droit épars et opaque. Le droit applicable en prison est une sorte de maquis juridique, issus de décrets, circulaires, notes, sans compter le règlement intérieur de chaque prison. Le Guide du prisonnier permet aux détenus, aux avocats, aux professionnels de la justice et de l’administration pénitentiaire de s’y retrouver, par un jeu de questions-réponses synthétisant le droit applicable sur chaque aspect de la vie en détention. L’accès au droit est rendu encore plus difficile par le manque de transparence de la direction de l’administration pénitentiaire, qui refuse de communiquer nombre de notes et circulaires, comme elle l’a encore fait dans le cadre de la réalisation de cette édition du Guide.
Donner à voir les prisons. Une opacité qui se retrouve dans le fonctionnement même des prisons, très peu données à voir aux regards extérieurs, alors que l’administration pénitentiaire distribue au compte-gouttes les autorisations d’entrée aux journalistes, quand elle ne s’octroie pas un droit de visionnage des reportages avant diffusion. L’opération du 10 décembre atteste qu’il est possible d’ouvrir les portes des prisons, en l’occurrence à des délégations citoyennes apportant des ouvrages aux bibliothèques des établissements.

Faire avancer les droits
Le Guide du prisonnier permet aussi de prendre connaissance des limites du droit actuel : en 2012, il n’est toujours pas reconnu un droit d’expression ou un droit à la sexualité pour les personnes détenues. Le Guide fournit de nombreuses pistes de recours devant les tribunaux pour la conquête de nouveaux droits : des recours qui ont déjà permis plusieurs avancées juridiques, grâce à l’obstination de certains détenus et de leurs avocats.

Un outil d’information sur le fonctionnement d’une prison
Le Guide du prisonnier, c’est le meilleur outil pour comprendre très concrètement le fonctionnement d’une prison, comme les « régimes différenciés » qui y sont pratiqués avec des régimes fermés dans lesquels les possibilités de sortir de cellule sont très limités, la procédure disciplinaire lorsqu’une personne détenue ne respecte pas le règlement intérieur, les possibilités de correspondre ou téléphoner à ses proches, le système d’achats de produits en cantine (le « magasin » de la prison)… Des informations nécessaires à toute personne confrontée de près ou de loin à l’incarcération.




mardi 4 décembre 2012

La république pour toutes les familles, dans Libération le 04 décembre 2012

La république pour toutes les familles

Depuis plusieurs semaines, la plus grande partie de la droite, l'extrême droite bien sûr, les Eglises et en particulier leurs représentants, mais surtout les tenants de l'intégrisme religieux pour qui l'Etat de droit laïc reste un problème, multiplient menaces et discours apocalyptiques à propos du mariage pour tous, thème dont elles ont manifestement décidé de faire un cheval de bataille.
L'expression de leur refus, leur choix d'un ordre moral sont évidemment légitimes dans une démocratie. Mais leur prétention à vouloir ériger leurs croyances en loi, paralyser le débat sous le vacarme et les «arguments» utilisés à cette fin sont intolérables.

Rappelons, face au déferlement des responsables ecclésiastiques, que depuis 1792, le mariage est un acte civil, sans aucun caractère religieux. Que les cultes ont parfaitement le droit d'épouser des vues rétrogrades sur le mariage, la famille, la sexualité. Mais en aucun cas, celui d'étouffer le débat éthique et de corseter la liberté de conscience.

Rappelons, face aux amalgames haineux entre homosexualité, polygamie, pédophilie, face aux chantages à la fin de l'humanité, que leurs auteurs se sont successivement opposés au divorce, à la contraception, à l'interruption de grossesse, au pacs… En agitant les mêmes menaces.

Rappelons aussi que les pays qui, dans le monde, ont ouvert le mariage à tous n'ont, bien sûr, nullement sombré dans la décadence et les turpitudes annoncées.

Ce retour d'ordre moral, assis sur une homophobie bien réelle et animé par l'agitation de grandes peurs, n'est pas sans arrière-pensées politiques. La volonté de faire échec au mariage pour tous vise à ébranler le principe républicain de laïcité au profit de communautarismes intégristes. Il vise à paralyser toute velléité de réforme, tout engagement contre les discriminations, tout projet de justice et de liberté.

C'est pourquoi nous appelons les députées et les députés, les sénatrices et les sénateurs, les citoyennes et les citoyens à se mobiliser pour défendre l'Etat de droit. Nous les appelons à faire échec aux campagnes de haines, de peurs et d'exclusions, à soutenir le projet de mariage pour tous et à faire entendre leur volonté de voir le progrès se poursuivre, dans le respect des lois et des valeurs de la république. Ce changement n'a rien d'une menace, c'est, au contraire, une chance pour la société française !

Premiers signataires : Ardhis, Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), Attac, Cnafal, Comité Idaho (International Day Against Homophobia and Transphobia), Homosexualités et Socialisme (HES), LMDE, Mrap, République et Diversité, SOS Homophobie, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Unef.

Par Pierre Tartakowsky Président de la Ligue des droits de l'homme (LDH) Nicolas Gougain Porte-parole de l'Inter-LGBT Jean-Michel Ducomte Président de la Ligue de l'enseignement et Bernadette Groison Secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU)


Conférence-débat