Paris,
le 9 juin 2015
Quelques
jours après l'évacuation du campement de la Chapelle à Paris, la majorité de
ses occupants se retrouvent à la rue. Privés de contacts,
de soutiens, des aides dispensées par les associations,
ils tentent de se retrouver dans plusieurs arrondissements
pour réorganiser leur survie. Lundi 8 juin, à 14
heures, pendant une distribution de nourriture organisée par
des associations autour de la halle Pajol à Paris (18e
arr.), la police a, sur ordre, brutalement dispersé ce
rassemblement, interpellé plusieurs dizaines de personnes et
interné une quarantaine de migrants au centre de rétention
de Vincennes.
Ceci
n'est pas supportable. Mardi dernier, le préfet de Paris et
la mairie de Paris affirmaient que l'opération d'évacuation
du campement de la Chapelle serait exemplaire, qu’elle
offrirait à tous les occupants du campement une solution
adaptée et digne ! Aujourd’hui, ces personnes se retrouvent
à la rue, privées des aides humanitaire et sanitaire mises
en place par les associations.
Le
harcèlement, les mensonges, les dispersions des migrants
doivent cesser.
Notre
pays ne pourra continuer à éviter le nécessaire débat sur
l'accueil des réfugiés et des migrants. Ces femmes, ces
hommes, ces enfants sont arrivés ici après des parcours
douloureux. Les ignorer ne les fera pas partir, les
maintenir dans des campements précaires ne les rendra pas
invisibles. Les disperser ne constitue qu’une souffrance
supplémentaire et les arrêter, une injustice.
Les
pouvoirs publics doivent changer de politique et répudier
ces opérations de « nettoyage » et de communication, au
profit d'un choix digne et fraternel d'accueil des migrants
et des réfugiés.
C’est
pourquoi nous demandons que, dans l’immédiat :
-
les personnes mises en rétention à l'issue de l'intervention
de la police autour de la halle Pajol soient libérées ;
-
qu’une solution transitoire soit mise en place avec, par
exemple, l'ouverture d'un lieu d'accueil digne permettant
d'organiser un suivi social et sanitaire et l'ouverture de
droits pour le maintien sur le territoire, pour ceux qui le
demandent.