Les
conditions dans lesquelles vivent aujourd’hui, à Calais,
plus de six mille migrants ne cessent d’être dénoncées par
les associations présentes sur le terrain et, plus
généralement, par tous les défenseurs des droits de l’Homme.
Elles ont amené le Secours catholique, Médecins du Monde et
six demandeurs d’asile à déposer un référé-liberté devant le
tribunal administratif de Lille. La LDH s’est d’ailleurs
associée à la démarche en se portant intervenant volontaire.
Le
jugement rendu le 2 octobre est à saluer. L’Etat français a
48 heures pour respecter ses engagements internationaux
vis-à-vis des mineurs isolés et faire en sorte que le
département leur assure la protection à laquelle ils ont
droit. Par ailleurs, il a 48 heures pour améliorer
sensiblement les conditions sanitaires dans la « jungle ».
Faute de quoi, la préfecture devra s’acquitter d’une
astreinte de 100 euros par jour.
Cette
décision ne règle pas la totalité des problèmes qui se
posent à ces migrant-e-s qui, nuit après nuit, mettent leur
vie en danger pour rejoindre l’Angleterre. En particulier,
elle ne change rien à l’enchevêtrement des textes bilatéraux
élaborés entre la France et l’Angleterre, largement en
contradiction avec le droit de l’UE et qui, pour la plupart,
aboutissent en pratique à interdire aux migrants de quitter
la France. Elle permettra seulement à des femmes, des hommes
et des enfants de retrouver un peu de dignité et c’est déjà
beaucoup.