Paris,
le 23 mai 2017
Le général
André Bach, mort le 19 mai 2017, a été l’un des artisans
majeurs de l’établissement de la vérité sur le rôle funeste
des tribunaux militaires de la Première Guerre mondiale à
l'égard des « fusillés pour l’exemple » et autres victimes de
leurs décisions arbitraires. C’est lorsqu’il a été nommé
en 1988 à la tête du 67e régiment d’infanterie, à Soissons,
que ce général passionné d’histoire a pris conscience des
traces encore vivantes de la Grande Guerre et de la mémoire
occultée des victimes de ces tribunaux. Nommé chef du Service
historique de l’armée de terre (SHAT) de 1997 à 2002, il a fait
rechercher les registres de leurs décisions, exhumé les archives
et publié plusieurs livres sur ce sujet.
A l’approche du
centenaire de 1914, il a accompagné la Ligue des droits de l’Homme
dans ses efforts pour reprendre l’œuvre de réhabilitation des
victimes de la justice militaire qu’elle avait commencée dès le
lendemain de la guerre. Tout en se félicitant, comme elle, de la
place accordée à cette question au Musée de l’armée, aux
Invalides, il a estimé, comme elle, que ce travail n’était pas
achevé. En particulier, que toute la lumière n’avait pas été
faite sur la répression des mutineries de mai et juin 1917 qui ont
affecté, sous des formes diverses, la plupart des régiments
d’infanterie de l’armée française. Sa mort survenue un
siècle après cet événement, renforce la détermination de la
LDH à poursuivre ses efforts pour que ces faits soient mieux connus
et intègrent davantage notre mémoire nationale.