organisée par 17 associations d'Ille et Vilaine qui
prennent le parti de la solidarité
16 mai 2017 - de 18h à 20h
Quels engagements les candidats aux élections
légilsatives sont ils prêts à prendre ?
Une
part de nos concitoyens regrette la période de l’après-guerre et
des années 60 ; elle offrait des perspectives de progression
pour les générations suivantes. Tout n’était pourtant pas
parfait tant pour nos pays (conditions de travail, niveau des
salaires ...) que pour ceux du Sud (absence de développement,
pillage de leurs ressources naturelles ...). Après la crise du début
des années 70, ce modèle a évolué, sous l’influence des
multinationales, aidées par les Gouvernements. Les règles qui
encadraient l’activité économique et financière ont été
levées ; la production des biens a été décentralisée dans
les pays à faible coût de main-d’œuvre ; le commerce
international a été libéralisé.
La
crise de 2007-2008 résulte directement de ces choix. Certains pays,
jusque-là laissés pour compte, ont évolué, mais les difficultés
se sont multipliées pour des populations nombreuses qui s’estiment
abandonnées.
- Les pays occidentaux ont vu la précarité augmenter : 14,1% de pauvres et 3.5 millions de mal-logés en France. Au niveau mondial 1% de la population a autant de richesses que les 99% restant.
- Beaucoup des produits que nous consommons sont fabriqués dans d’autres pays, parfois dans des conditions environnementales et sociales inacceptables, générant des drames comme au Rana Plaza au Bangladesh (1100 morts). Dans le même temps, les salariés européens sont mis en concurrence entre eux.
- Fuyant la misère et la guerre, en partie alimentée par des intérêts économiques, des personnes veulent s’exiler, rencontrant les murs qui sont érigés par les pays occidentaux pour les empêcher d’arriver. Rien qu’en 2016 près de 5000 personnes sont mortes en tentant de rejoindre l’Europe.
- L’Afrique, dont on dit qu’elle sera demain un continent phare, est toujours la proie des intérêts occidentaux : soutien de régimes dictatoriaux, persistance d’un néo-colonialisme qui veut dicter les règles d’échanges. Les nouveaux « partenaires » comme la Chine ne font pas mieux.
Ce
modèle de développement, basé sur la mondialisation libérale et
la financiarisation de l’économie n’est pas viable, non
seulement à cause des tensions qu’il engendre chez nous et dans
tous les pays, mais également parce qu’il se heurte à des limites
physiques. L’environnement est menacé et, si rien n’est fait, ce
sera demain la vie des hommes sur la terre qui sera en cause.
Face à
cette situation, certains préconisent de se replier sur nous-mêmes,
de nous isoler pour tenter de nous protéger. C’est illusoire. Nous
sommes interdépendants, confrontés aux
mêmes défis
que les
7 milliards
d’hommes et
de femmes
de la
planète. Notre collectif d’associations
interpelle les
candidats aux
élections :
si nous acceptons qu’aujourd’hui les
enfants dorment dans la rue, nous accepterons demain d’autres
injustices, d’autres types d’inhumanités, la mise en concurrence
des populations les plus fragiles entre elles. Nous
pensons qu’il existe des mesures pour s’engager dans une autre
direction, pour une France et une Europe plus solidaires et plus
fraternelles, des mesures en faveur d’un meilleur partage des
richesses, d’un autre mode de développement respectueux des droits
humains et de l’environnement.
Partage des richesses
Les
inégalités atteignent un niveau qui n’est plus supportable. Elles
menacent le fonctionnement même de l’économie. La fraude et
l’évasion fiscale
agressive privent
notre pays
de 60
à 80
Mds€ de
recettes chaque
année. Les pays qui reçoivent une aide au développement subissent
des pertes fiscales de l’ordre de 200Mds€ du fait des transferts
de revenus vers les paradis fiscaux, plus du double
de l’aide qu’ils reçoivent.
- Allez-vous soutenir les actions visant à garantir le juste paiement des impôts par les entreprises et les individus via un reporting public pays par pays, un registre public de bénéficiaires effectifs des sociétés et des trusts au niveau français, européen et international, une harmonisation de la législation fiscale en Europe ?
- Estimez-vous souhaitable une taxe sur toutes les transactions financières ?
- Agirez-vous pour rendre les impôts plus progressifs et plus justes socialement ?
Modèles de développement
et environnement
Les
dérèglements
climatiques
s’accélèrent. La pollution de nos
villes nous inquiète mais les pays pauvres sont les premiers touchés
par la sécheresse, les inondations et tornades... Nous devons agir
pour réduire ces catastrophes humanitaires et les migrations
climatiques qui en résultent sans recourir à de fausses solutions
(recours aux agro carburants ...) dont le développement s’accompagne
de l’accaparement des terres des petits paysans ou de la
déforestation…
- En France, comment envisagez-vous la sortie des énergies fossiles d’ici 2050, comme nous y pressent les scientifiques ?
- Allez-vous vous opposer aux agrocarburants et à toutes les initiatives, qui parfois prises « au nom de l’environnement », se font en réalité au détriment des petits paysans et/ou de la biodiversité et en faveur des multinationales.
Les
victimes du mode de production et de l’organisation de
l’agro-industrie sont nombreuses, nos agriculteurs très souvent,
les salariés de la chaine alimentaire... Elle est néfaste pour les
agriculteurs du Sud, d’Afrique tout particulièrement, où nos
exportations issues d’une culture hautement mécanisée
déstabilisent l’économie vivrière.
- Allez-vous combattre les politiques d’échange inégal, telles que les APE (Accords de Partenariat Economique UE/ Afrique) qui empêchent la protection des cultures vivrières, défavorisent le développement d’activités locales… aux seuls bénéfices des multinationales (le plus souvent européennes) ?
- Comment allez-vous favoriser une agriculture paysanne et écologique qui respecte l’environnement, la santé et l’activité locale, en France et dans les pays avec lesquels nous commerçons.
Droits humains et migrations
En
2016 il y a 85000 personnes qui ont demandé l’asile en France,
soit 0.13% de la population. Nous sommes la 5e puissance économique
du Monde, nous avons les moyens de leur
assurer un
accueil digne
et respectueux
sans remettre
pour autant
en cause
les droits
de nos
concitoyens.
- Comment aller vous agir pour créer des conditions de migration légales respectueuses de la dignité et de la santé des réfugiés ?
- Comment comptez-vous résoudre le problème du mal logement, pour les migrants et aussi certains de nos autres concitoyens, sachant que l’un ne peut pas être opposé à l’autre ?
Certains
migrants
souhaiteraient
rester
dans
leur
pays
s’ils
avaient
les
moyens
d’y
vivre en sécurité et décemment. Pour cela il est nécessaire de
favoriser le traitement des conflits au plan international et de
contribuer au développement économique et social, sans
néo-colonialisme et sans dumping social. Ce n’est pas le cas
aujourd’hui. Fermer les yeux sur les entorses aux droits humains
dans les pays du Sud, notamment celles au droit du travail et aux
droits des femmes, c’est aussi s’habituer à des comportements de
même type en France et en Europe.!
- Comment agir au plan international pour que les droits humains soient mieux respectés dans tous les pays ?
- Favoriserez-vous une règlementation aux niveaux français, européen et international pour obliger les entreprises multinationales à respecter l’environnement et les droits sociaux (travail des enfants, conditions de travail, salaires décents) dans les activités sous traitées ou dans les entreprises où elles s’approvisionnent ? Des premiers pas ont été effectués dans ce sens par l’Assemblée nationale qui achève son mandat mais ils sont insuffisants.