Le choix donné par le processus électoral au second tour de l’élection présidentielle ne répond pas aux attentes de beaucoup de citoyennes et de citoyens dont les craintes et les espoirs ne trouvent pas de réponses dans l’alternative offerte. Nul n’est en droit de jeter l’anathème sur celles et ceux qui disent refuser de s’inscrire dans une configuration électorale qu’ils vivent avec rage et amertume.
Mais cette tentation doit être repoussée avec force au vu de l’enjeu majeur de ce scrutin : vivre en démocratie.
Parce que la Ligue des droits de l’Homme a plus d’un siècle d’existence, elle sait d’expérience qu’il faut préserver, à toute force, ce qui permet une vie démocratique. Un équilibre délicat fait de libertés et de règles, d’Etat de droit et de droit à la critique, cette capacité à vivre la force de nos convictions dans le respect de l’Autre.
Aujourd’hui cet équilibre, notre liberté, notre liberté de penser, d’être ensemble, d’imaginer et de construire d’autres futurs, tout simplement d’aimer librement, sont mis en cause par la perspective d’une victoire de Marine Le Pen. Elle les détruirait
Son programme le dit, ses élus le font. Ils portent la haine et l’intolérance si naturellement qu’on en oublie les conséquences bien concrètes : associations expulsées de leurs locaux, médias vilipendés, fonctionnaires sommés de marcher au pas, justice menacée, syndicats sous la botte, les plus faibles piétinés… Avec, en rappel lancinant, cette volonté de faire de l’Autre un ennemi, l’étranger d’abord, puis celle ou celui qui porte une différence, ou qui a le tort simplement « d’être » du village d’à côté.
Rester indifférents ou sous-estimer ce risque serait une erreur, une faute, le glas de l’intelligence démocratique. Car pour que vivent nos combats, nous devons continuer à vivre.
C’est pourquoi la LDH renouvelle son appel à battre le plus largement possible l’extrême droite et à repousser la tentation de l’abstention ou du vote blanc.
Communiqué LDH
Paris le 04 mai,