Paris, le 28 juillet 2014
Une fois encore, l’interdiction d’une manifestation de solidarité
avec Gaza a favorisé les conditions de la violence ; une fois encore,
des groupes de casseurs ont su profiter de cette interdiction pour
surfer sur la tension, provoquer des violences, violences ponctuées de
slogans, gestes et chants au caractère nettement antisémite.
La Ligue des droits de l’Homme, qui a condamné les interdits de
manifester aussi bien que les manifestations d’antisémitisme,
met solennellement en garde ; on entend d’évidence substituer une sorte
de jeu de rôles aux expressions fortes et responsables de la
solidarité et de la paix. La LDH rappelle que partout où les
manifestations ont été autorisées, elles se sont déroulées dans le
calme. Elle invite à la vigilance toutes celles et ceux qui veulent
crier leur colère face à l’agression israélienne et leur solidarité avec
les victimes, toutes celles et tous ceux qui veulent manifester leur
désir de justice pour le peuple palestinien. Elle les appelle à refuser
toute instrumentalisation par des groupes provocateurs et haineux,
entretenant des relations plus ou moins troubles avec des leaders
d’extrême droite.
Plus que jamais, la justice et la paix ont besoin d’une expression
unitaire et forte. Plus que jamais, il nous faut rester fermes et
rassemblés sur les demandes d’urgence et d’avenir qui fondent notre
solidarité : cessez-le-feu, levée du blocus, reprise de pourparlers et
de négociations pour la création d’un État palestinien. La LDH appelle
à poursuivre et à amplifier tout ce qui permettra de favoriser la libre
expression des voix et des énergies autour de ces objectifs. Elle
rejette et condamne toute manifestation d’antisémitisme, toutes
expressions et forces qui travaillent à délégitimer la cause de la paix
et à isoler le peuple palestinien.