Paris, le 18 février 2015
Deux
journalistes arrêtés et expulsés, le local d’une association,
l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), envahi par la
police, des rafles d’étrangers décidées au mépris des lois votées
récemment, l’intimidation et l’incarcération à l’égard de ceux et celles
qui dénoncent la torture, des attaques répétées contre l’ensemble du
mouvement associatif ; cette accumulation d’événements marque une
dégradation constante de la situation des droits de l’Homme au Maroc.
La
Ligue des droits de l’Homme réprouve totalement ces actes arbitraires
et contraires à la fois aux engagements internationaux du Maroc comme
aux dispositions constitutionnelles récemment adoptées.
Elle
demande aux autorités marocaines de cesser ces agissements qui sont
incompatibles avec la construction d’un État de droit dont le Maroc se
réclame.
La
LDH dénonce, enfin, la complaisance du gouvernement français à l’égard
de cette situation. Celui-ci, en effet, s’abstient de toute réaction aux
atteintes à la liberté de la presse, et, dans un même temps, galvaude
la légion d’honneur en offrant une promotion au grade d’officier à un
homme poursuivi en France pour avoir pratiqué des tortures.
Quels
que soient les intérêts géopolitiques et sécuritaires, rien ne peut
justifier un tel manquement à l’éthique, si ce n’est l’éternelle et
déshonorante « raison d’État ».
Il
n’est pas acceptable de se prévaloir des valeurs de la République ici,
et de se faire complice de leurs violations de l’autre côté de la
Méditerranée.