Communiqué de
soutien pour Elene et Luka
26 novembre 2016
Elene
(12 ans) et Luka (11 ans), deux brillants élèves scolarisés à
Rennes, seront expulsés ce lundi 28 novembre vers la Georgie avec
leur maman Marina. Depuis 48 heures, le comité de soutien d’Elene
et Luka multiplie les actions pour demander une régularisation de
cette famille, suscitant une mobilisation d’ampleur exceptionnelle.
Plus de 250 personnes étaient présentes ce soir à l'Antipode pour
exprimer leur indignation.
Rennes le 24 novembre 2016 -
19H30 - Cet
après-midi, plus de 250 personnes étaient présentes à l'Antipode
autour de Marina et ses enfants. Hier déjà, ils étaient nombreux
devant la Préfecture de Rennes, malgré la pluie et le froid, pour
exprimer leur soutien à Elene et Luka, dont l'expulsion est prévue
lundi vers la Georgie. Depuis plusieurs jours, le comité de soutien
sollicite une rencontre avec le Préfet de la Région Bretagne.
Enseignants, parents d’élèves, amis et voisins, tous refusent
d’accepter que ces enfants, qui suivent une brillante scolarité à
Rennes, soient déscolarisés et envoyés vers un pays dont ils ont
oublié la langue. A ce jour, la délégation n'a pas encore été
reçue en Préfecture. Jean-Pierre et Myrèse, membres du comité de
soutien, expliquent:
« Marina
et ses enfants vivent depuis des années dans le quartier, où ils
sont connus et appréciés. Nous ne sommes pas surpris de voir
qu’un si grand nombre d’habitants ont répondu à notre appel,
simplement par le bouche-à-oreille, pour nous rejoindre à la
Préfecture puis à l'Antipode. Par contre, nous ne nous attendions
pas à une telle réaction sur les réseaux sociaux ! »
Une
pétition, mise en ligne par le Réseau Education Sans Frontière
(RESF), circule en effet sur Internet. En moins de 48 heures, elle a
déjà recueilli près de 2500 signatures. Le comité reçoit en
parallèle de nombreux messages de soutien, en provenance de Rennes
et de toute la France.
Pour signer la pétition de soutien à Elene et Luka:
Le compte Facebook du comité de soutien:
Comité de soutien pour Elene et Luka
Contact presse :
06-33-54-96-32
«Ma
fille ainée est scolarisée au collège de Cleunay, avec Elene. Ma
plus jeune, quant à elle, va à l’école Marie Pape Carpentier
avec Luka. Nous connaissons bien ces enfants. Personnellement, je
n’arrive toujours pas à réaliser qu’ils seront expulsés lundi,
en pleine année scolaire. C’est purement impensable. C’est comme
si on me disait que mes filles devaient arrêter l’école du jour
au lendemain, comme ça… Je comprends qu’autant d’inconnus se
sentent concernés. Personne ne peut être indifférent à la
situation de ces enfants, qui pourraient être les nôtres ».
Le comité reçoit de nombreuses
questions de personnes surprises de constater que l’Etat français
puisse expulser en cours d’année des enfants scolarisés. Beaucoup
pensaient cela impossible, voire illégal. Une professeure
explique :
«Nous
aussi avons été stupéfaits d’apprendre que ces enfants allaient
être arrachés de leurs établissements scolaires, en plus d’être
séparés de leur papa. Cela va à l’encontre de la Convention
internationale des droits de l’enfant, dont nous venons de fêter
l'anniversaire. Et comme beaucoup de nos concitoyens, nous pensions à
tort que cela ne pouvait se produire. Et pourtant, lorsque la machine
à expulser est lancée, elle s’attaque à tout le monde, même à
des enfants, et il est difficile de s’y opposer. »
Mais
les membres du comité de soutien ne désespèrent pas. Ils ont bon
espoir d’obtenir rapidement un rendez-vous avec le Préfet en
espérant que le dossier d'Elene et Luka sera révisé, de façon à
permettre aux enfants de terminer leur année scolaire :
« Ce matin, monsieur le Préfet
a déclaré qu'il serait humain. Nous sommes persuadés que l’Etat
reviendra sur sa décision. Ces enfants ne prendront pas l’avion
lundi ! Notre demande est précise: nous voulons qu'Elene
et Luka terminent sereinement leur année scolaire ici, à Rennes. Ce
soir à l'Antipode, de nombreux enfants et adolescents étaient
présents. Comment leur expliquer que la République puisse expulser
ainsi leurs camarades ? "