jeudi 15 octobre 2015
mardi 13 octobre 2015
[Communiqué LDH] Un prix Nobel qui honore la société civile tunisienne
Paris,
le 12 octobre 2015
La Ligue des droits de l’Homme a eu l’occasion, à maintes reprises, d’exprimer sa solidarité envers toutes les forces de la société civile qui se sont battues pour faire reconnaître l’aspiration à la liberté et à la dignité du peuple tunisien. Elle se réjouit de l’attribution du prix Nobel de la paix au quartet qui a conduit le dialogue national permettant à la Tunisie de trouver le chemin d’une démocratie pluraliste.
Après
les années de plomb du régime Ben Ali, le « printemps de
jasmin » a ouvert la voie à l’ensemble des printemps arabes
et confère à la Tunisie une responsabilité particulière. Le
chemin qu’elle a choisi est difficile et le pays reste
confronté à d’énormes difficultés économiques, financières
et sociales. Les récents attentats perpétrés au musée du
Bardo et dans un hôtel de Sousse témoignent de la volonté
portée par certains groupes terroristes de plonger le pays
dans le chaos, de déstabiliser l’Etat de droit et de le
pousser à remettre en cause les acquis du printemps 2011 par
une réponse exclusivement sécuritaire.
Avec
ce prix, c’est l’ensemble de la société civile tunisienne
qui est honorée, et la LDH entend poursuivre ses liens avec
l’ensemble des forces démocratiques qui, sur le terrain,
œuvrent à la défense de la démocratie et des droits de
l’Homme.
dimanche 20 septembre 2015
jeudi 17 septembre 2015
Tribune de Françoise Dumont, présidente de la LDH.
L’État veut couper les vivres à la Fasti
Alors que la France s’est engagée à accueillir 24 000 réfugiés
Source : L'Humanité, 11 septembre 2015, http://www.humanite.fr/letat-veut-couper-les-vivres-la-fasti-583620
L’État
dépense des dizaines de millions d’euros pour empêcher les migrant-e-s
de poursuivre leur route migratoire, des centaines de millions d’euros
pour expulser des étranger-e-s vivant tranquillement en famille, ou
encore des réfugié-e-s vers leurs pays en guerre comme le Soudan et
l’Afghanistan ; il bloque les réfugié-e-s à la frontière italienne, au
mépris des accords de Schengen ; il laisse à la rue des centaines
d’enfants étrangers sans famille, et il fait voter des lois de réclusion
renforcée des demandeurs d’asile malchanceux.
Derrière cette spectaculaire politique de fermeture, on
connaît peu l’entreprise de précarisation grandissante des migrant-e-s
par toutes sortes de ruses administratives, et encore moins le travail
de fourmi des associations auxquelles l’État délègue la mission
d’accueil, d’accompagnement et d’insertion sociale des immigré-e-s.
Parmi elles, les 57 Associations
de solidarité avec tou-tes les
immigré-e-s (Asti) et leur fédération, la Fasti, sont ainsi mobilisées
pour l’égalité des droits de toutes et tous.
Leurs actions, comme celles d’une large partie du monde
associatif, sont financées majoritairement par des fonds publics à
différents échelons – collectivités territoriales, ministères, agences
régionales de santé (ARS)… – sur la base d’appels à projets, renouvelés
année après année. Ces financements sont nécessaires à la Fasti pour
assurer les missions que lui ont confiées les Asti, notamment de
coordination, de formation et de mutualisation des pratiques locales
(accompagnement des personnes primo-arrivantes, accompagnement à la
scolarité, formation linguistique, orientation vers les structures de
droits communs, etc.)
Aujourd’hui, la Fasti est en danger : une récente décision
du ministère de l’Intérieur, par le biais de la direction de l’accueil,
de l’accompagnement des étrangers et de la nationalité (Daaen),
compromet gravement la survie de ce mouvement pour la solidarité et la
défense des droits des migrant-e-s. En effet, la Daaen vient de mettre
un terme brutal à la subvention qu’elle accordait à la Fasti depuis
plusieurs années, d’un montant de 105 000 euros annuels, une part
conséquente d’un budget qui permettait de financer la formation des
militant-e-s et bénévoles aux droits des étranger-e-s, aux techniques
d’écoute et d’accueil, à la prévention et à la détection des situations
de violences faites aux femmes.
Via quelques lignes transmises début août, la Daaen l’a
informée ainsi : « Malgré tout l’intérêt porté à votre demande, j’ai
néanmoins le regret de vous informer que votre projet n’a pu être
retenu, au regard des priorisations que l’administration a dû effectuer
dans le cadre d’une enveloppe budgétaire contrainte. » C’est dans cette
logique néolibérale et de mise en concurrence des associations qu’on
choisit, qu’on trie… Une association de plus qui disparaît au nom de
priorités (dont nous ne connaissons pas le contenu), cela devient juste
un acte technique.
Usager-e-s, militant-e-s associatif-ve-s, bénévoles,
chercheurs-euses, artistes, éditeurs/éditrices, avocat-e-s, médecins…
nous avons fait route avec la Fasti et/ou nous soutenons ses actions.
Nous nous reconnaissons dans les batailles menées contre les
discriminations sexistes, sociales et racistes, des années 1960 jusqu’à
aujourd’hui, et dans les actions visant à favoriser l’émancipation de
toutes et tous (permanences d’accès aux droits, ateliers
sociolinguistiques, accompagnement à la scolarité, repas partagés…).
Nous ne pouvons pas accepter que soit ainsi sacrifiée une
fédération d’associations et, avec elle, la vie de 25 000 bénéficiaires,
l’engagement de 2 000 bénévoles et d’une dizaine de salarié-e-s.
Sacrifier la Fasti sous couvert d’économies, c’est faire disparaître une
association sérieuse, engagée, militante, qui participe, au quotidien, à
faire vivre la solidarité et les engagements contenus dans la
déclaration internationale des droits de l’homme, le préambule de la
Constitution française et toutes les conventions en matière de respect
des droits humains signés par la France. C’est faire le choix
d’asphyxier un contre-pouvoir pourtant nécessaire à la vie démocratique.
Cela, alors même que le contexte national et international
exigerait un renforcement de son action.
Le nombre de personnes
mourant sur les routes migratoires n’a en effet jamais été aussi élevé ;
les actes racistes se multiplient et les discours publics ouvertement
xénophobes se banalisent ; les lois sont de plus en plus répressives,
liberticides
et suspicieuses à l’égard des migrant-e-s et de leurs
soutiens, quand elles ne contribuent pas à les criminaliser.
Détruire une organisation comme la Fasti, c’est affirmer
l’abandon d’une politique migratoire respectueuse des droits humains,
c’est affirmer l’abandon pur et simple du principe de solidarité.
Pour une véritable égalité des droits, la Fasti doit vivre !
Ce texte a été signé par : Jérôme Ruillier, scénariste et dessinateur de bandes dessinées
; Christophe Dabitch, auteur de bandes dessinées et écrivain ; Benjamin Flao,
scénariste et dessinateur de bandes dessinées ; Lionel Brouck, dessinateur de bandes
dessinées ; Grégory Lassalle, documentariste ; Romain Goupil, cinéaste ; Laurent
Cantet, cinéaste ; Christophe Ruggia, cinéaste ; Brigitte Roüan, cinéaste et comédienne ;
Pedro Vianna, rédacteur en chef de la revue Migrations-Société, éditions L’Agrume ;
Julien Salingue, docteur en science politique ; Éric Fassin, sociologue à l’université Paris-
VIII ; François Brun, sociologue ; Pierre Barron, sociologue ; Nicolas Jounin, sociologue ;
Olivier Le Cour Grandmaison, politologue ; Françoise Lorcerie, directrice de recherche
au CNRS ; Emmanuel Terray, anthropologue ; Marguerite Rollinde, sociologue ; Claude
Calame, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales ; Françoise
Martres, présidente du Syndicat de la magistrature ; Patrick Picard, syndicaliste CGT ;
Christine Kermoal, syndicaliste CGT ; Birgit Hilpert, syndicaliste CGT ; Marc Norguez,
syndicaliste CGT ; Éric Beynel, secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires ; Cécile
Gondard-Lalanne, secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires ; Sébastien
Peigney, secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires ; Gus Massiah, ancien
président du Crid ; Abdallah Zniber, ancien président du réseau IDD ; Mouhieddine
Cherbib, ancien président de la FTCR ; Jean Rousseau, président d’Emmaüs International ;
Sissoko Anzoumane, porte-parole de la CSP 75 (coordination des sans-papiers du 75)
et de la CISPM (Coalition internationale des sans-papiers et migrants) ; Françoise Dumont,
présidente de la LDH ; Patrick Farbiaz, représentant de Sortir du colonialisme ;
la Cimade ; le Mrap ; le Comede, le Gisti.
mercredi 5 août 2015
[Communiqué commun] Projet de loi immigration : à quand une vraie réforme, respectueuse des droits des étrangers ?
Paris, le 30 juillet 2015.
Le projet de loi « Droit des étrangers », adopté le 23
juillet en première lecture à l’Assemblée nationale, s’inscrit
globalement dans la même logique que les lois mises en place par la
précédente majorité, les aggravant même parfois. Nos organisations
demandent une révision du texte qui garantisse le respect des droits
fondamentaux des personnes étrangères.
C’est une réforme de fond qui était attendue de la part d’un gouvernement de gauche. Une clarification et une sécurisation du droit au séjour, permettant de rendre effectifs des principes tels que le droit de chacun.e au respect de sa vie privée et familiale. Un renversement de la logique d’intégration, affirmant que les personnes étrangères ont besoin de droits pour s’intégrer, et non de s’intégrer pour mériter des droits. Un arrêt de la politique désastreuse d’enfermement et d’expulsion de femmes, d’hommes et d’enfants au seul motif de leur situation administrative, sans réel regard sur leurs vies, leurs vulnérabilités, leurs droits. On ne retrouve rien de tout cela dans le projet adopté en première lecture par l’Assemblée.
C’est une réforme de fond qui était attendue de la part d’un gouvernement de gauche. Une clarification et une sécurisation du droit au séjour, permettant de rendre effectifs des principes tels que le droit de chacun.e au respect de sa vie privée et familiale. Un renversement de la logique d’intégration, affirmant que les personnes étrangères ont besoin de droits pour s’intégrer, et non de s’intégrer pour mériter des droits. Un arrêt de la politique désastreuse d’enfermement et d’expulsion de femmes, d’hommes et d’enfants au seul motif de leur situation administrative, sans réel regard sur leurs vies, leurs vulnérabilités, leurs droits. On ne retrouve rien de tout cela dans le projet adopté en première lecture par l’Assemblée.
Prétendant apporter des améliorations en matière de séjour, le texte
perpétue voire aggrave la précarité de la situation des personnes en
situation régulière. La carte pluriannuelle, présentée comme une grande
avancée, peut être retirée à tout moment, et l’accès à la carte de
résident, seule garante de leur sécurité juridique, reste limité.
Certes, le texte renforce le droit au séjour pour les personnes
victimes de violences et les parents d’enfant malade, et facilite
l’accès à la nationalité française pour les enfants entrés en France
avant l’âge de six ans.
Mais il demeure silencieux sur le sort des personnes enfermées dans
les zones d’attente et de toutes les personnes qui vivent en France sans
titre de séjour, parfois dans la précarité depuis de nombreuses années,
notamment les travailleur.euses « sans-papiers ». Pour elles,
surveillance et suspicion sont les mots clés de la réforme qui renforce
les moyens de contrôler, sanctionner, enfermer et expulser.
Le droit d’accès des préfets aux données personnelles détenues par
les banques, écoles, hôpitaux… n’a nullement été remis en cause par
l’Assemblée nationale. Pas plus que la possibilité qui leur est donnée
d’interpeller au domicile, ou d’user à loisir de l’assignation à
résidence ou de la rétention administrative. Certes, l’intervention du
juge des libertés est restaurée dans un délai plus rapide, mais la durée
de l’enfermement décidée par ce même magistrat est d’emblée rallongée.
En outre, les audiences du juge administratif en visioconférence sont
instituées, s’ajoutant à la cohorte des dispositions réservant aux
personnes étrangères une justice d’exception au rabais.
L’inadmissible pratique qui consiste à placer des enfants derrière
les barreaux des centres de rétention, avec laquelle le candidat
Hollande avait promis d’en finir, est désormais inscrite dans le marbre.
Quant au régime dérogatoire très défavorable des départements d’outre-mer, d’où plus de la moitié des expulsions sont réalisées dans les conditions les plus éloignées du droit, il est maintenu.
Quant au régime dérogatoire très défavorable des départements d’outre-mer, d’où plus de la moitié des expulsions sont réalisées dans les conditions les plus éloignées du droit, il est maintenu.
Le texte sera discuté à l’automne au Sénat, avant un nouveau
passage à l’Assemblée nationale. Il est encore temps : pour une
politique migratoire respectueuse des droits des personnes migrantes,
des mesures de fond, portées non seulement par nos organisations mais
aussi par des autorités telles que le Défenseur des droits ou la
Commission nationale consultative pour les droits de l’Homme, doivent
être mises en débat et adoptées.
samedi 1 août 2015
Le parlement israélien approuve la loi sur l’alimentation forcée au mépris des droits fondamentaux
Plateforme des ONG françaises pour la Palestine
31 juillet 2015
Le parlement israélien vient d’approuver ce matin un projet de loi
autorisant l’alimentation forcée. Cette loi permet d’alimenter de force
un prisonnier en grève de la faim.
L’alimentation forcée est définie comme étant un acte de torture par
l’Association Médicale Mondiale et est condamnée par les Nations unies
ainsi que par le Comité International de la Croix Rouge.
Cette loi est la réponse du gouvernement israélien aux mouvements
successifs de grève de la faim portant les revendications des
prisonniers pour leur libération et l’amélioration de leurs conditions
de détention. C’est une nouvelle atteinte à leurs droits fondamentaux.
Israël emprisonne actuellement plus de 5700 Palestiniens en violation
du droit international. Ainsi, les détenus palestiniens sont
systématiquement transférés dans des établissements situés sur le
territoire israélien, en violation des articles 49 et 76 de la IVe Convention de Genève qui prohibe les transferts forcés d’individus hors du territoire occupé.
Les conditions de détention des Palestiniens dans les prisons
israéliennes sont extrêmement dures et impliquent un large éventail de
violations du droit international humanitaire et de la IVe
Convention de Genève : torture, transferts de prison à prison, détention
administrative, isolement, interdiction de visites, absence de
traitements médicaux, et autres mauvais traitements.
L’alimentation forcée, outre les questions éthiques qu’elle pose sera
un moyen d’interdire aux prisonniers palestiniens la grève de la faim,
arme ultime, qu’ils utilisent au risque de leur vie, pour faire valoir
les droits qui leurs sont déniés par le système judiciaire israélien.
La Plateforme des ONG françaises pour la Palestine condamne cette
pratique et souhaite que la France en tant que Haute Partie contractante
à la quatrième Convention de Genève agisse urgemment pour le retrait de
cette loi.
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