Le parlement européen a adopté aujourd’hui[1],
jeudi 14 avril, la directive sur le secret des affaires. Cette
directive, censée protéger les entreprises contre l’espionnage
industriel, a été élaborée en toute opacité par la commission
européenne, à la demande et avec l’aide considérable de quelques
multinationales françaises et américaines[2].
Elle introduit une nouvelle définition, le secret des affaires, aux
contours tellement larges que toute information interne à l’entreprise
peut potentiellement en faire partie. Surtout, la directive permet aux
entreprises de poursuivre tous ceux, journalistes, syndicalistes,
lanceurs d’alertes ou salariés utilisant leurs informations acquises sur
leur lieu de travail, qui révèleraient un secret d’affaire. Les
exceptions supposées protéger les libertés sont très insuffisantes :
leur adaptation en droit national variera en fonction des Etats, et il
reviendra au juge de faire la part des choses entre la protection de ces
libertés d'une part, et la défense des intérêts économiques d'autre
part. La charge de la preuve est inversée : Les entreprises devront
seulement prouver qu’elles n’ont pas autorisé l’obtention, l’usage ou la
publication du secret d’affaire concerné tandis que les citoyens
devront démontrer au juge qu’ils ont agi de façon compatible avec une
des exceptions prévues. La simple perspective des poursuites sera une
intimidation permanente pour tous les enquêteurs ou lanceurs d’alerte
potentiels, sans parler de l’effet au quotidien sur la mobilité des
salariés et de la possibilité d’accéder à des informations d’intérêt
général sur la toxicité des produits sur le marché.
mercredi 20 avril 2016
mardi 12 avril 2016
48h pour
convaincre
Les eurodéputés
rejetteront-ils jeudi la directive sur la « protection »
du secret des affaires ?
Ce mardi 12 avril, dans
le cadre d'une coalition1
de plus de 50 associations et syndicats européens mobilisés contre
la directive sur la protection du secret des affaires, une plateforme
en ligne est mise à disposition des citoyens de toute l'Europe pour
leur permettre d'appeler gratuitement leurs eurodéputés et leur
demander de rejeter la directive sur les secrets d’affaires.
L'adresse est :
piphone.lqdn.fr
Ceci fait suite à une
pétition qui a recueilli en quelques jours plus de
126 000 signatures de citoyens européens appelant les
eurodéputés à rejeter la directive, ainsi que plus d'un millier
d'interpellations directes de ces mêmes eurodéputés sur twitter
depuis le lundi 11 (#tradesecrets).
Cette directive est
soumise au vote du parlement européen le jeudi 14 avril et crée la
possibilité pour les entreprises de poursuivre quiconque
obtiendrait, utiliserait ou publierait une information qu'elles
considéreraient comme un secret d'affaires. Des exceptions supposées
protéger les journalistes, lanceurs d'alerte, salariés etc. ont été
ajoutées par le Parlement Européen, mais elles sont insuffisantes.
Surtout, il reviendra malgré tout au juge d'apprécier les faits et,
quand on ne peut jouer qu'en défense, on finit en général par
encaisser des buts.
Alors que les Panama
Papers ont rappelé l'importance du travail des lanceurs d'alerte
pour l'intérêt général, les eurodéputés adopteraient la semaine
suivante une directive ouvrant un droit supplémentaire aux
poursuites contre ceux qui ont permis ces révélations ?
Mesdames et messieurs
les eurodéputés, Le 14 avril, #SayNo, #StopTradeSecrets, protégez
nos libertés et défendez l’intérêt général !
Contacts presse :
Martin Pigeon, Corporate
Europe Observatory, 00 32 484 67 19 09 (Bruxelles)
Damien Ramage, Relations
Presse UGICT-CGT, ramage@cgt.fr,
01 55 82 83 52, 06 72 47 07 97
Liste
des membres de la coalition européenne
Anticor,
ATTAC Spain, ATTAC France, Association Européenne pour la Défense
des droits de l'Homme, Asociación Libre de Abogadas y Abogados,
Centre national de coopération au développement, CNCD-11.11.11
Correctiv.org,
Germany, BUKO Pharma-Kampagne, CCFD-Terre Solidaire, CFDT
Journalistes, CGT Ingénieurs, Cadres et Techniciens (UGICT-CGT),
Collectif Europe et Médicament, Collectif de journalistes “Informer
n'est pas un délit”, Comité de soutien à Antoine Deltour,
Commons Network, Corporate Europe Observatory, Courage Foundation,
DGB (Germany), Ecologistas en Acción, EcoNexus, European Network of
Scientists for Social and Environmental Responsibility (ENSSER),
Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Fondation Sciences Citoyennes,
Force Ouvrière-Cadres, Genewatch, GMWatch, Health and Trade Network,
Inf'OGM, Institut Veblen, International Society of Drug Bulletins, La
Quadrature du Net, Les économistes atterrés, Ligue des Droits de
l'Homme, Observatoire Citoyen pour la Transparence Financière
Internationale (OCTFI), OGM Dangers, Peuples Solidaires, Nordic
Cochrane Centre, Pesticides Action Network Europe (PAN-Europe),
Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires, Public Concern At Work,
Solidaires, SumOfUs, Syndicat des Avocats de France (SAF), Syndicat
National des Chercheurs Scientifiques (SNCS – FSU), Syndicat
National des Journalistes (SNJ), Syndicat National des Journalistes
CGT (SNJ-CGT), Syndicat de la Magistrature, Tax Justice Network,
Transparency International France, WeMove.eu, Whistleblower-Netzwerk
e.V., Germany, Xnet
lundi 11 avril 2016
"Avec le Secret des affaires, pas de «Panama Papers»?"
Communiqué commun
origine LDH-France http://www.ldh-france.org/
Mossack Fonseca, le cabinet d'avocats panaméen au centre du scandale et dont proviennent les Panama Papers, a répondu aux requêtes des journalistes en concluant avec une mise en garde explicite :
« Il semble que vous ayez eu accès de façon non autorisée à des documents et des informations appartenant à notre entreprise et les ayez présentés et interprétés hors de leur contexte. Nous ne doutons pas que vous sachiez parfaitement qu'utiliser des informations ou de la documentation obtenus illégalement est un crime, et nous n'hésiterons pas à utiliser tous les recours pénaux et civils disponibles. » (1)
Le projet de Directive UE sur la « protection des secrets d'affaires », sur lequel le Parlement Européen se prononcera en séance plénière à Strasbourg le 14 avril prochain, se propose justement de donner à de telles entreprises des moyens juridiques supplémentaires pour poursuivre des journalistes ou des entreprises de presse publiant sans leur consentement des documents et des informations internes.
Ce texte crée un droit au secret pour les entreprises qui est excessif : il menace directement le travail des journalistes et de leurs sources, les lanceurs d’alerte, les syndicalistes, la liberté d'expression des salariés et nos droits d'accéder à des informations d’intérêt public (par exemple sur les médicaments, les pesticides, les émissions des véhicules, etc.).
mardi 22 mars 2016
"Sauver le code du travail ? Comment"
mercredi 2 mars 2016
Bienvenue en France, le pays des droits de l'Homme ?
Des évènements graves se sont
produits au centre de rétention administratif de Rennes-Saint
Jacques depuis une semaine, révélant un déni du droit à la
santé de deux retenus. Ils ont entrainé une grève de la faim des
personnes en rétention.
La réponse administrative est
édifiante : le retenu ayant survécu à sa tentative de suicide
a certes été remis en liberté par le juge des libertés et de la
détention. En revanche, la jeune femme ayant fait une fausse couche
a été expulsée. Le porte parole des grévistes a été envoyé
dans un autre centre de rétention et plusieurs retenus sont sous la
menace d'une « ré-admission » (permise par le règlement
dit Dublin 2) ce qui signifie qu'ils risquent d'être reconduits dans
le premier pays où leur entrée en Europe a été constatée par la
police. Pour deux d'entre eux la destination est la Hongrie malgré
son irrespect des droits de l'Homme et le traitement honteux qu'elle
réserve aux migrants, africains en particulier.
La
section de Rennes de la Ligue des droits de l'Homme dénonce, encore
une fois, la politique de rétention administrative et le règlement
Dublin 2. Elle accompagnera les retenus convoqués en préfecture
le 2 mars pour pouvoir témoigner de
la façon dont ils sont traités.
1er
mars 2016, Rennes
jeudi 4 février 2016
Bulletin du 4ème trimestre 2015

Nous vous souhaitons bonne lecture.
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Au sommaire
Actualité
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2
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Notre actu fin 2015
|
Dossier « 13 novembre 2015 » | |
3
| « Beyrouth, le Mont Sinaï, Paris, Bamako...» |
Faire face | |
4
| Sortir de l'état d'urgence |
Vie de la section
| |
6
|
Le bureau de la section LDH de Rennes pour l'année 2016
|
L’engagement au sein de la LDH
| |
Histoire | |
8
|
Commémoration de la répression de la marche pacifique du 17 octobre 1961
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International | |
10
|
Disparitions forcées en Algérie : Rencontre avec une mère d’un disparu
|
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