La plateforme
En finir avec le contrôle au faciès apporte son soutien aux trois
lycéens ayant saisi la justice afin de voir condamner l’Etat pour
« pratique discriminatoire », suite à des contrôles
policiers lors d’une sortie scolaire.
Ce lundi 10 avril,
trois lycéens d’Épinay-sur-Seine, Mamadou, Ilyas et Zakaria, aux
côtés de leur avocat maître Slim Ben Achour, ont annoncé avoir
assigné l’Etat en responsabilité devant le tribunal de Paris pour
des faits de discriminations raciales. Le 1er mars 2017, à
la Gare du Nord, ces lycéens ont en effet été victimes de
contrôles d’identité « au faciès » alors qu’ils
étaient en sortie scolaire, sous la responsabilité de leur
professeure, et sans que ni la commission d’une infraction ni même
leur comportement ne justifient ces contrôles.
Maître Ben Achour,
lors de la conférence de presse donnée aujourd’hui, a rappelé
que « l’Etat a été
condamné en novembre dernier en raison des contrôles au faciès
réalisés de façon ordinaire par les forces de police. En janvier
dernier, le Conseil Constitutionnel a recadré le contrôle
d’identité ».
Pourtant, sur le terrain, ces pratiques continuent de cibler de façon
discriminatoire de jeunes gens sur les critères de leurs origines
supposées, de leur apparence et de leur âge.
Mamadou, l’un des
trois lycéens, dit avoir été « choqué,
humilié, révolté »
par le contrôle policier survenu devant ses camarades de classe, que
ses « droits n’ont pas été respectés » et qu’il a
vécu cette affaire comme « une
privation de ses libertés ».
Leur professeure, Elise Boscherel, voit dans cette procédure contre
l’Etat « un cas
pratique parfait d’éducation morale et civile » et espère
que « cela sera utile pour leur futur ».
La plateforme « En
finir avec le contrôle au faciès » soutient cette procédure
judiciaire contre des contrôles discriminatoires sans aucune
justification objectives préalables. Encore une fois, il faut
rappeler que les contrôles au faciès non seulement entament
sérieusement la cohésion sociale mais aussi qu’ils sont
contraires aux valeurs républicaines. .
La plateforme réclame
expressément que la ministre de l’Education prenne publiquement
position contre les contrôles d’identité injustifiés sur des
jeunes en sortie scolaire. Elle demande aussi au ministère de
l’Intérieur de donner des instructions claires en ce sens.
Organisations
signataires : le Gisti, la Ligue des droits de l’Homme, la Maison
communautaire pour un développement solidaire, Open Society Justice
Initiative, Pazapas, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la
magistrature, #Quoimagueule