Paris,
le 13 janvier 2015
"La
fraternité qui s’est exprimée le 11 janvier exige un autre
horizon que celui que l’on nous propose."
Le
peuple de France est descendu dans la rue pour dire non au
terrorisme et défendre les libertés. L’un et l’autre. Dans
ce qui est devenu une sorte de réflexe pavlovien, la classe
politique française souhaite ajouter encore à l’arsenal
législatif de nouvelles mesures contre le terrorisme. Alors
même que quinze lois ont été adoptées depuis 1986 et que les
décrets d’application de la dernière ne sont pas publiés,
notre sécurité serait, en effet, mieux assurée par de
nouveaux pouvoirs confiés aux forces de l’ordre. Il n’en est
rien. C’est un mensonge de prétendre que les dramatiques
événements que nous venons de vivre seraient la conséquence
d’une insuffisance législative. Il est exact en revanche que
la déficience de moyens, les erreurs d’analyse, même si le
travail des forces de sécurité française reste remarquable,
méritent débat ; mais rien ne justifie les nouvelles
dispositions envisagées.
La
LDH regrette qu’après l’élan du 11 janvier, ces réponses
sécuritaires restent la seule voie empruntée par les
pouvoirs publics.
C’est
d’une autre ambition dont nous avons besoin : de réponses de
fond qui permettent de comprendre comment notre société a pu
faire que de tels actes soient commis ; pas pour excuser,
encore moins pour absoudre, mais pour éviter réellement
qu’ils ne se reproduisent. Nous avons besoin surtout de
réponses préventives. Toutes doivent renforcer l’esprit et
la lettre de notre démocratie.
La
LDH appelle les citoyens à ne pas se laisser enfermer dans
le cercle de la peur. Elle les invite à rappeler aux
pouvoirs publics, à la représentation politique française
qu’à chaque fois que nous avons concédé de nos libertés, il
s’en est suivi moins de démocratie, sans pour autant nous
assurer plus de sécurité.
La
fraternité qui s’est exprimée le 11 janvier exige un autre
horizon que celui que l’on nous propose.