jeudi 9 octobre 2014

L'AEDH s'adresse aux ministres de la Justice et de l’Intérieur des Etats membres de l’UE, réunis le 9 octobre en Conseil de l’UE, au Luxembourg

    
  
Bruxelles, le 8 octobre 2014
  
Les morts en mer concernent toute l'Europe et c'est le résultat d'une politique néfaste.

La situation des migrants et réfugiés en Méditerranée est dramatique et le décompte des naufragés dont la liste s’allonge de jour en jour est là pour le prouver. Faudra-t-il des événements encore plus effroyables pour secouer les consciences alors que les drames survenus en mer sont suffisamment répétitifs pour ne plus être dignes d'être relatées dans les médias ?


Une mauvaise politique

L'AEDH considère que c'est la priorité donnée à la protection des frontières plutôt qu'à celle des migrants qui fait les morts. Faut-il rappeler que les seuls résultats des murs et des barbelés sont l'augmentation des risques pour les personnes et des tarifs criminels des passeurs ?

Car pendant ce temps, des milliers de personnes continuent à souffrir et à mourir aux frontières d'une Europe devenue forteresse.


Les raisons de la migration

Peu de migrants quittent de gaieté de cœur leur pays et leurs proches. Ce sont dans l'immense majorité des cas, des situations extrêmes, inhumaines qui poussent les gens à partir et à risquer leur vie en mer. Nombreux sont ceux qui y trouvent la mort. L'UE doit créer les conditions politiques et affecter les moyens pour mettre fin à ces situations inhumaines sauf à en être jugée complice.


La politique européenne doit changer

L'AEDH rappelle aux ministres des Etats membres et à la Commission européenne réunis les 9 et 10 octobre 2014 en Conseil à Luxembourg que devant l'accélération dramatique de la situation des migrants au large de l'Europe toute entière, l'absence d'une politique concertée d'accueil est flagrante.

Selon l'article 2 de la Charte européenne des droits fondamentaux « Toute personne a droit à la vie » Dès lors il ne suffit plus, pour les dirigeants, d'exprimer à répétition des regrets, de dénoncer les passeurs, de s’incliner devant des centaines de cercueils, de se désoler en chœur devant ces situations dramatiques !


Oui, il faut agir ! Maintenant !

- Pour une politique d’immigration cohérente et concertée prenant en considération les intérêts respectifs et convergents des migrants et des populations des pays d'accueil ;

- Pour une responsabilité commune dans l'accueil des réfugiés dans les Etats membres de l’UE avec des normes et des pratiques claires et bien définies ;

- Pour l’affirmation des principes de l’UE qui doivent rappeler que les migrants ont des droits

- Pour montrer que les déclarations xénophobes et les actes racistes dont se rendent coupables régulièrement les groupes d'extrême droite sont des impasses haineuses ;

- Pour la mise en place dans les pays de l'Union d'une citoyenneté européenne de résidence qui permette la participation de tous à la vie du pays d'accueil ;

- Pour que les accords entre les pays d'origine et les pays d'accueil respectent les droits de toutes les personnes à vivre dignement, décemment et en sûreté.



La Méditerranée concerne les 28 Etats membres !

L'amélioration des conditions de vie des citoyens de l'UE est sans solution si c'est au détriment de celles des migrants qui viennent, vivent et travaillent dans les pays d'accueil. C'est un mensonge de dire que le prix à payer pour la sécurité des uns c'est l'exclusion des autres.

La France doit tenir ses promesses en matière d'égalité

Nils Muižnieks est Commissaire aux droits de l'homme depuis le 1er avril 2012 auprès du Conseil de l'Europe. Il a effectué une visite en France afin de faire un état des lieux.
 
Paris, 26 septembre 2014
 
« Malgré les efforts déployés pour mettre en œuvre le principe d’égalité en France, les discriminations persistent. Ceci démontre qu’un nombre d’engagements majeurs de la République ne sont toujours pas tenus dans ce domaine crucial pour la cohésion sociale et les droits de l’homme », a déclaré aujourd'hui Nils Muižnieks, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, à l’issue d’une mission de cinq jours en France.
 
L'intolérance progresse et se manifeste par une recrudescence des discours et des actes racistes, antisémites, antimusulmans et homophobes. Le solide cadre juridique qui permet de réprimer ces phénomènes devrait être complété par davantage de mesures de prévention et de sensibilisation, notamment des usagers d'Internet, où le discours de haine se développe. « La classe politique, tant au niveau national que local, a une responsabilité particulière en matière de lutte contre l'intolérance et les discriminations. Ses membres ne doivent pas seulement s'abstenir de tout propos stigmatisant ou discriminatoire. Ils doivent aussi condamner clairement et fermement tous les propos haineux et promouvoir l'égalité. »
 
Les immigrés et les demandeurs d'asile subissent de plein fouet l'intolérance et doivent, en outre, affronter des conditions de vie très difficiles. “Je suis très inquiet de constater que de nombreux demandeurs d'asile ainsi que des mineurs isolés étrangers ne bénéficient pas des conditions minimales d'accueil et se retrouvent dans des dispositifs d'hébergement d'urgence inadaptés à leur situation, voire à la rue. Je suis particulièrement attristé par la situation des demandeurs d’asile afghans sans abri que j’ai rencontrés avant-hier dans le nord de Paris”, a noté le Commissaire. S'agissant de l'asile, le Commissaire Muižnieks a également déploré la faible participation de la France au programme de réinstallation des réfugiés syriens. Il a invité les autorités à permettre aux 500 personnes qu'elles se sont engagées à accueillir de gagner rapidement le territoire français et à prendre des engagements pour l'accueil de nouveaux réfugiés syriens. Il a aussi appelé la France à veiller à ce que la simplification et l'accélération annoncées des procédures d'asile ne se fassent pas au détriment des garanties procédurales et des droits des demandeurs d'asile. « Une série d’arrêts récents contre la France de la Cour de Strasbourg démontrent la nécessité d’examiner de manière plus approfondie les demandes d'asile et d'améliorer la qualité des décisions rendues par les juridictions françaises dans le domaine de l’asile ».
  
Les Roms migrants sont, eux aussi, particulièrement victimes de l'intolérance. Il s'agit pourtant d'une population réduite – moins de 20 000 personnes sur l'ensemble du territoire français – et apparemment stable depuis de nombreuses années. Leurs besoins fondamentaux ne sont pas différents de ceux de toutes les personnes en situation de grande précarité: accès au logement, aux soins, à l'éducation et à l'emploi. Selon le Commissaire Muižnieks, “il faut mettre un terme aux évacuations forcées de bidonvilles non accompagnées de solutions durables d'hébergement car ces évacuations ne font que déplacer et amplifier les problèmes. Il est, en outre, impératif de donner la priorité à l'accès de tous les enfants Roms à l’école. Il n'est pas acceptable que dans un campement comme celui où je me suis rendu à Marseille, aucun des 25 enfants qui y vivent depuis près de deux ans ne soit scolarisé” a-t-il ajouté.
  
Le Commissaire Muižnieks s'est également inquiété de la situation des Gens du voyage, qui continuent à rencontrer d'importantes difficultés du fait du nombre insuffisant d’aires d'accueil, malgré l'existence, depuis 1990, d'une loi visant à assurer la mise à disposition de telles aires. Il a encouragé les autorités à s'assurer que les communes respectent leurs obligations en la matière et à poursuivre les réformes en vue de l'abolition des dispositions dérogatoires au droit commun, comme celles concernant le livret de circulation et la commune de rattachement, qui s'appliquent encore aux Gens du voyage.
  
Enfin, le Commissaire a examiné la situation des personnes handicapées. Il a noté avec satisfaction la priorité donnée, dans les politiques publiques, à l'autonomie et à l'inclusion dans la société. Toutefois, il a déploré que cette priorité peine encore trop souvent à être mise en œuvre en pratique et que les personnes handicapées continuent de subir de nombreuses discriminations. “Les enfants handicapés doivent, comme tous les enfants, jouir pleinement et effectivement du droit à l'éducation. J'invite instamment les autorités à déployer tous les moyens nécessaires pour assurer la scolarisation de tous les enfants handicapés et à poursuivre les efforts entrepris afin de favoriser leur scolarisation en milieu ordinaire” a-t-il déclaré. Il a également encouragé les autorités à donner plein effet à la loi de 2005 sur le handicap en soulignant qu’il reste toujours d'importants progrès à accomplir pour garantir l'accessibilité des lieux recevant du public. « Les autorités françaises doivent veiller à ce que les reports des aménagements nécessaires à l’accessibilité soient strictement limités en nombre et en durée ». Le Commissaire a, de plus, regretté que, « malgré les condamnations de la France par le Comité européen des droits sociaux, au moins 6 000 personnes handicapées françaises restent toujours placées dans des établissements en Belgique » et a incité les autorités à accroître leurs efforts afin de proposer à toutes les personnes handicapées un accompagnement adapté à leur situation.
  
Le Commissaire publiera prochainement un rapport sur sa visite en France.

vendredi 3 octobre 2014

Contre la peine de mort

Dans le cadre de la journée mondiale contre la peine de mort, les sections rennaises d'Amnesty International France (AIF), de l'Action des chrétiens contre la torture (ACAT) et de la Ligue des droits de l'Homme (LdH) organisent deux évènements à la Maison Internationale de Rennes (MIR) :
   
- une exposition : « Pour l'abolition universelle de la peine de mort », réalisée par AIF. Elle présente la réalité de la peine de mort dans le monde et les raisons de se mobiliser pour son abolition. À l'accueil de la la MIR du 7 au 17 octobre, du mardi au vendredi, de 14h à 18h. 
  
- la projection d'un film documentaire : « Une peine infinie, histoire d'un condamné à mort » , réalisé en 2010 par David André. Sean Sellers a 16 ans lorsqu'il est condamné à mort aux Etats Unis. Treize ans plus tard il sera exécuté. Le réalisateur a filmé ce condamné et la famille de ses victimes dans les jours précédant l'exécution. Dix ans après il en retrouve les protagonistes : que leur a apporté cette mort ? Satisfaction et soulagement ou peines infinies ?
La projection sera suivie d'un débat, animé par Anne Denis, membre de la commission « peine de mort » d'AIF. À l'auditorium de la MIR, le vendredi 10 octobre, à 18h30.
 
Elles seraient heureuses de vous accueillir à l'occasion de ces manifestations.

jeudi 2 octobre 2014

Bulletin septembre-octobre 2014

Cliquer ici pour télécharger le bulletin.

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SOMMAIRE de cette édition :


Actualité
2
Le temps du silence, le temps du cri…

« Cercle de silence » : avec les sans-papiers…

Vie de la section
3
Le blog reconstruit

Une stèle pour l'arbre de la laïcité

A vos agendas !

Histoire
4
Pour l'Humanité

International
9
Interview d'Arezki Abboute, militant algérien des droits de l’Homme
10
Gaza vivra ! Fin du génocide de Gaza ! Nous sommes tous des Gazaouis !
11
Chers camarades ligueurs
12
Gaza : Après le cessez-le-feu, l’UE paiera pour ne pas avoir à prendre de décision

Projection du film "Contre les Murs" de Neus Viala

Le samedi 18 octobre
Au cinéma Arvor à Rennes

Ce film présente le centre de rétention administrative de Toulouse-Comebarrieu (31)... de l'extérieur, bien sûr, puisque tout accès d'une caméra à l'intérieur est impossible. Il mêle témoignages de retenus et de personnes sans papiers et paroles de juges, d'avocats, de parlementaires, de représentants de la Cimade, d'élus locaux, de militants d'associations et de voisins du centre. Réalisé en 2012, il n'a rien perdu de son actualité ! En outre, plastiquement, la réalisatrice a fait des choix judicieux comme de donner la parole aux premiers intéressés, les retenus, grâce à un jeu d'ombres chinoises.

Après la projection du film, débat animé par Bernard Philippe et Françoise Marchand du CCFD-Terre Solidaire, Jean Travers du réseau "Welcome 35", Riwanon Quéré, permanente de la Cimade au CRA de Saint-Jacques.

Cet événement a lieu dans le cadre de la Semaine de Solidarité Internationale.