mercredi 19 décembre 2012

Héros sans visage, un film de Mary Jimenez




La LDH soutient le film Héros sans visage de Mary Jiménez


C’est un film sur l’immigration clandestine, en trois parties. La première, dans l’église du Béguinage, à Bruxelles, où des sans-papiers mènent cinquante-six jours de grève de la faim. La réalisatrice les photographie un par un, filme leur fatigue, leurs souffrances, écoute leurs revendications de conscience et de responsabilité, voit arriver les médecins pour les plus éprouvés. Ils exultent à l’annonce de leur régularisation : mais huit jours plus tard, l’un d’eux meurt dans sa chambre d’hôtel. Elle ne le connaît pas, ne l’a pas photographié, et c’est de ce mystère que naît le film.

Elle nous emmène ensuite dans un camp de réfugiés à la frontière tunisienne. Là, elle fait raconter leur périples à des migrants venus d’Afrique ou du Bangladesh, tous anciens travailleurs en Lybie, émigrants politiques ou économiques : peu payés, voire pas du tout, fuyant la guerre, celle de chez eux puis celle de Lybie ; rackettés sous menace de mort par une « police » tunisienne qui leur prend tout, y compris leur argent et leurs téléphones. Ils n’ont plus rien que l’espoir de l’assistance du HCR ; impossible de rentrer chez eux, où ils ont tout vendu et laissé leurs familles, leurs femmes et leurs enfants. D’autres, ont été tués en Libye, parce qu’une rumeur accusait les Noirs de meurtres à Bengazi ; certains ont été torturés dans les geôles libyennes. Le pire est la « route des nouveaux esclaves » du Niger, où l’un des migrants a filmé avec son téléphone portable des images saisissantes de mourants abandonnés par les passeurs et de corps gisant au bord de la route. Les migrants parlent, analysent très lucidement cette guerre de la misère qui expédie les Africains sur les routes de l’exil. Ils pleurent leur pays, leurs parents. Tout ce qu’ils ont à offrir, ce sont leurs noms et ceux de leurs pères et mères.

La troisième partie donne la parole, dans un camp de la Croix rouge de Liège, à un migrant anonyme, un boat-people qui nous raconte sa navigation sur une chambre à air et le miracle des dauphins qui le remettent dans le sens des vagues, avant qu’un bateau espagnol vienne le repêcher.

Étrange film fait de ces trois morceaux, émouvant, avec des moments très forts. S'il aborde la question sous un angle plus humanitaire que politique, il donne pourtant des clefs pour comprendre la grande épopée contemporaine des migrations.

Héros sans visage
Film documentaire, 2011
Durée : 61’
Réalisation : Mary Jiménez
Production : Dérives, RTBF, Wallonie Image Production

lundi 17 décembre 2012

Lettre ouverte


Lettre ouverte à M. le Président de la République Française à l’occasion de sa visite officielle en Algérie
Paris, le 17 décembre 2012


Monsieur le Président de la République,

Vous vous apprêtez à effectuer une visite officielle en Algérie – visite qui a pour ambition de « rétablir une relation politique de confiance à la hauteur des ambitions de nos deux peuples et tournée vers l'avenir ». A cette occasion, nous, organisations signataires, souhaitons attirer votre attention sur les questions relatives aux droits de l’Homme, y compris les droits économiques, sociaux et culturels, et aux libertés fondamentales dans le cadre des relations entre la France et l’Algérie.
Nous tenons, tout d'abord, à saluer votre décision de reconnaître le massacre, le 17 octobre 1961, de manifestants algériens, en plein cœur de Paris. Cette décision, nous l’espérons, sera suivie d’une dénonciation du système colonial et des crimes qu’il a engendrés alors, afin de permettre notamment un travail de mémoire conjoint et apaisé sur l’Histoire commune, une plus grande capacité des nouvelles générations d’origine algérienne à assumer leur citoyenneté française ainsi que l’établissement de relations normalisées entre la France et l’Algérie. Nous sommes également convaincus que le droit de vote aux élections locales accordé aux étrangers établis en France, ce qui concerne donc les Algériens y vivant, devrait contribuer positivement à cette évolution.
Monsieur le Président, parmi les « 60 engagements » de votre projet présidentiel, vous vous promettez de « [développer] la relation de la France avec les pays de la rive sud de la Méditerranée sur la base d’un projet économique, démocratique et culturel […] en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité ». Cette visite officielle en est une première étape. Nos organisations croient que cette « relation de confiance » que vous souhaitez développer pendant votre présidence avec les autorités algériennes doit se faire au bénéfice de certains progrès en matière de droits de l’Homme et des libertés démocratiques, ainsi que de tous les acteurs de la société civile indépendante en Algérie.
Or, depuis l’annonce des réformes politiques en avril 2011, la répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme et des militants syndicaux n’a fait que s’amplifier en Algérie. En contradiction avec la Constitution du pays et les conventions internationales que l’Algérie a ratifiées, le harcèlement judiciaire à l’égard de défenseurs des droits de l’homme et de militants syndicaux, la répression policière, l’interdiction injustifiée de manifestations et réunions publiques, le recours à des pratiques administratives abusives entravant la création et le fonctionnement des associations et des syndicats autonomes élèvent des obstacles considérables à l’action de la société civile algérienne. Plusieurs lois promulguées en janvier 2012 et présentées comme des ‘réformes démocratiques’ sont en réalité une régression des libertés publiques, en particulier la loi n° 12-06 qui rend plus difficile la création, le financement et le fonctionnement quotidien des associations et la loi n° 12-05 sur l’information qui entrave l’indépendance des journalistes et la liberté d’opinion et de publication. Par ailleurs, plusieurs demandes de création de nouveaux syndicats autonomes dans différents secteurs se heurtent à un refus d’enregistrement non motivé. De plus, l'impunité des auteurs de disparitions forcées et d'autres violations graves et massives des droits de l'Homme commises durant les années 90 reste toujours de mise, malgré les nombreuses condamnations formulées par différents organes du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies.  
À l’occasion de votre visite, nos organisations vous demandent d’inclure en priorité, dans toute négociation avec les autorités algériennes, la question du respect et de l’application réelle des conventions internationales relatives aux droits de l’Homme ainsi que des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), ratifiées par l’Algérie. A cet égard, nous tenons également à vous faire part des obstacles à la délivrance de visas que nos organisations comme d’autres organisations internationales des droits de l’Homme ou syndicats étrangers rencontrent et qui ont pour effet d’entraver le travail sur le terrain avec les organisations algériennes.
Nous croyons, par ailleurs, que la France serait mieux entendue si elle cessait de pratiquer une politique entravant la liberté de circulation des algériens à l’intérieur de ses frontières, comme dans les autres pays européens. Ces entraves qui touchent tous les secteurs de la population sont ressenties comme autant de manifestations de mépris.
Enfin, nos organisations vous invitent, Monsieur le Président, à saisir l’occasion de votre visite pour rencontrer la société civile afin d’entendre l’intense aspiration démocratique des Algériennes et des Algériens. Nous espérons que celle-ci sera en outre l’occasion de mettre en place des mécanismes qui permettent de consulter et d’associer la société civile indépendante des deux pays au renouveau de la coopération entre la France et l’Algérie.
Confiants de l'attention que vous voudrez bien porter à notre requête, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de notre haute considération.


Signataires :

M. Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
Mme Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH)
M. Michel Tubiana, président du Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH)
M. Halim Derbal pour le Bureau de l’association Agir pour le Changement Démocratique en Algérie (ACDA)
Mme Nassera Dutour, porte-parole du Collectif des familles des disparu(e)s en Algérie (CFDA)
M. François Della Sudda, président du Comité International de Soutien au Syndicalisme Autonome Algérien (CISA)
Me Noureddine Benissad, président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH)
M. Rachid Malaoui, président du Syndicat National Autonome du Personnel de l’Administration Publique (SNAPAP)
Me Amine Sidhoum, coordinateur du Réseau des Avocats pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDH)




Migrants: les pinceaux de la colère. Ouest France 17 décembre.






Ensemble pour les droits à la dignité des migrant.e.s
Rassemblement à Rennes, place de la mairie
mardi 18 décembre à 18h. 

vendredi 14 décembre 2012

Manifestation à Nantes


Pas de compromis avec l’homophobie, l’égalité sans concession !
Manifestation samedi 15 décembre 2012, 14h place du Bouffay, Nantes

La proposition de loi sur l’ouverture du mariage pour tous a été l’occasion saisie par les réactionnaires pour occuper l’espace médiatique. Parades homophobes, agression de militantes et de journalistes, un déferlement obscurantiste s’est abattu sur le pays.


L’égalité des droits pour toutes et tous

Il n’est pas acceptable qu’en 2012, un groupe de la population soit exclu d’une citoyenneté pleine et entière du seul fait de sa sexualité. Les revendications d’ouverture du mariage, d’accès à l’adoption, à la procréation médicalement assistée (PMA) et à la présomption de parenté, sont non seulement légitimes mais en réalité ne devraient pas faire débat. L’article 1 de la constitution garantit l’égalité des droits de toutes et tous !

Inférieur au nom de quoi ?

Nous refusons la hiérarchie des individus selon leur sexualité. L’inégalité dans le droit a des conséquences dramatiques au quotidien. Mal être des jeunes gays et des jeunes lesbiennes (taux de suicide 8 à 16 fois plus élevés), rupture familiale, discriminations, agressions, insultes meurtres…

L’inégalité dans le droit décomplexe les homophobes. Toutes celles et ceux qui se battent pour maintenir les gays et les lesbiennes dans ce statut d’infériorité juridique et sociale sont complices de l’homophobie.

Comparaison avec la pédophilie, incitations à la haine (« Les pédés au bûcher »), agressions physiques... Les homophobes sont à l’offensive. Face à leurs attaques, il n’y a aucun compromis possible et le gouvernement doit enfin affirmer que l’égalité de toutEs ne devrait pas être discutée. Nous exigeons l’ouverture du mariage et de l’adoption, l’accès à la PMA et à la présomption de parenté, au nom de l’égalité et des engagements de campagne du Parti Socialiste. 

Cette vague sombre est une violence non seulement contre les gays et les lesbiennes, mais aussi contre tous les partisans de l’égalité ! Porteurs de valeurs humanistes, quelle que soit notre sexualité, nous affirmons que cette homophobie est inacceptable, que l’égalité doit triompher et que nous en sortirons tous et toutes gagnant-Es. 

Que l’égalité triomphe !

Deuxième Manifestation pour l'Egalité maintenant ! Samedi 15 décembre à Nantes

Amnesty International Nantes Centre
L’association l’Autre Cercle
Le Centre Lesbien, Gay, Bi et Trans de Nantes
La CGT
Le Collectif Diversgens
L’association Contact Loire-Atlantique
Le CRAS/H
David &Jonathan
Les durEs à queer
Europe Écologie Les Verts
FLAG !
Gauche Anticapitaliste
HES - Homosexualité & Socialisme
Les Alternatifs
Parti de Gauche 44
L’association du Planning Familial 44
La section de Nantes et du pays nantais de la Ligue des droits de l’Homme
SOS Homophobie
L’Union Syndicale Solidaires
Wonderground

jeudi 13 décembre 2012

Rassemblement à Rennes, le 18 décembre à 18h


18 décembre : Journée internationale des migrants
Ensemble pour les droits
et la dignité des migrant.e.s

RASSEMBLEMENT à RENNES
mardi 18 décembre à 18h 
place de la Mairie

Sept mois après des élections qui promettaient le « changement », que restent-ils des espoirs en matière de politique à l’égard des étrangers ?
Le bilan est grave malgré quelques timides avancées de la Circulaire du 28 novembre. Les objectifs chiffrés de régularisation comme de reconduite à la frontière n’ont pas changé : à Rennes comme dans tant d’autres villes
  • les expulsions de Roms sont toujours aussi « musclées »,
  • des demandeurs d’asile sont toujours à la rue ou maintenus dans la précarité.
  • des jeunes sont déscolarisés, suite à l’expulsion du squat de Pacé où étaient hébergés 80 enfants.
  • 5 familles, dont les enfants sont scolarisés dans des écoles rennaises, sont assignées à résidence dans l’attente d’une reconduite dans leurs pays d’origine.


La xénophobie règne dans toute l’Europe et ses conséquences sont dramatiques : 13000 personnes ont péri en Méditerranée entre 1988 et 2012.
C’est une véritable guerre aux migrants que mènent les États européens, restreignant même au sein de l’Europe l’accès à la résidence et au travail. De même que l'obsession de « scores » présentés comme flatteurs dans le domaine des expulsions et des enfermements, ces milliers de vies perdues donnent la mesure du cynisme des États de l'Europe qui, oubliant les droits fondamentaux proclamés, les bafouent impunément .


Dans un pareil contexte, la Journée internationale des migrants, ce 18 décembre 2012, peut être l'occasion de secouer l'immobilisme et, à travers l'expression massive d'une indignation contre cette politique, exiger des changements enfin fondamentaux des politiques migratoires, à commencer par celle de la France.

Défendre le respect de la vie des migrantes et des migrants exigent des droits pour tous :
  • un vrai droit d’asile, sans politique systématique du soupçon
  • l’accueil des malades et des mineurs isolés étrangers
  • la reconnaissance du droit à la vie privée et familiale (conjoint-e, enfants…)
  • le droit au logement et au travail pour tous les migrants
  • l’abandon des taxes abusives pour toute délivrance d’un titre de séjour.


Cette politique alimente la xénophobie et le racisme dont sont victimes – français ou étrangers - tous ceux qui semblent « issus de l’immigration ».


Nos associations appellent à manifester pour exiger une réelle politique de solidarité.
Nous appelons également à la ratification rapide par la France de la Convention des Nations unies "pour les droits des travailleurs immigrés et des membres de leur famille" qui devrait être ratifiée depuis.


ORGANISATIONS PARTICIPANTES à Rennes 
- MRAP Ille et Vilaine, LDH section de Rennes, Cimade Rennes, ATTAC Rennes, 
RESF 35, Un Toit c’est un Droit, CCFD-terre solidaire 35.
- FSU Ille et Vilaine, UL-CNT 35.

Ouest France Rennes-Vezin. Le Guide du prisonnier remis au centre pénitentiaire

En partenariat avec le Conseil national des barreaux, une délégation citoyenne composée d’avocats, de membres de l’OIP et d’associations partenaires a remis plusieurs exemplaires du Guide du prisonnier à la prison de Rennes-Vezin.

À l’occasion de la journée mondiale des droits de l’Homme, l’Observatoire international des prisons a présenté la 4e édition de son Guide du prisonnier. Des exemplaires ont été offerts à la personne détenue, en charge des bibliothèques, à la prison de Rennes Vezin.
873 questions-réponses
Le guide s’adresse aux personnes incarcérées, à leurs proches, aux professions judiciaires et pénitentiaires, aux intervenants en milieu carcéral et à tout citoyen s’interrogeant sur les droits du prisonnier. Il explique l’intégralité du parcours d’un détenu, du premier au dernier jour de prison.
« La loi a beaucoup changé ces dernières années, notamment avec l’adoption de la loi pénitentiaire en 2009, explique Samuel Gautier. Ce guide essaye de vulgariser le magma de décrets et de circulaires d’application ».

http://www.ouest-france.fr/actu/tram-Brest-detail_-Rennes-Vezin.-Le-Guide-du-prisonnier-remis-au-centre-penitentiaire_40823-2142442_actu.Htm

mercredi 12 décembre 2012

Délégation citoyenne au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin le 10 décembre 2012


Une délégation citoyenne s'est tenue lundi dernier au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin dans le cadre d'une action nationale de l'OIP (Observatoire International des Prisons). Des exemplaires du nouveau Guide du prisonnier ont été remis dans les bibliothèques de cet établissement. La délégation était composée de membres de l'OIP,  de Génépi, de la Ligue de l'Enseignement et de la Ligue des Droits de l'Homme. 


La loi n’est pas respectée dans les prisons françaises
La diffusion du Guide du prisonnier doit être l’occasion de rappeler que la loi n’est pas respectée dans  les prisons de la République. La loi pénitentiaire de 2009 pose comme principe que « l’administration pénitentiaire garantit à toute personne détenue le respect de sa dignité et de ses droits ». Des conditions relevant du traitement inhumain et dégradant continuent pourtant d’être imposées dans certaines prisons, comme celle des Baumettes à Marseille. Les dispositions encadrant la pratique de la fouille à nu ne sont toujours pas appliquées elles non plus, en dépit d’une succession de condamnations de l’administration par les tribunaux. Une institution qui ne respecte pas la loi qu’elle est censée incarnée perd de sa légitimité, tout comme les gouvernements successifs qui la laissent faire.

L’opacité reste de mise
Rendre accessible un droit épars et opaque. Le droit applicable en prison est une sorte de maquis juridique, issus de décrets, circulaires, notes, sans compter le règlement intérieur de chaque prison. Le Guide du prisonnier permet aux détenus, aux avocats, aux professionnels de la justice et de l’administration pénitentiaire de s’y retrouver, par un jeu de questions-réponses synthétisant le droit applicable sur chaque aspect de la vie en détention. L’accès au droit est rendu encore plus difficile par le manque de transparence de la direction de l’administration pénitentiaire, qui refuse de communiquer nombre de notes et circulaires, comme elle l’a encore fait dans le cadre de la réalisation de cette édition du Guide.
Donner à voir les prisons. Une opacité qui se retrouve dans le fonctionnement même des prisons, très peu données à voir aux regards extérieurs, alors que l’administration pénitentiaire distribue au compte-gouttes les autorisations d’entrée aux journalistes, quand elle ne s’octroie pas un droit de visionnage des reportages avant diffusion. L’opération du 10 décembre atteste qu’il est possible d’ouvrir les portes des prisons, en l’occurrence à des délégations citoyennes apportant des ouvrages aux bibliothèques des établissements.

Faire avancer les droits
Le Guide du prisonnier permet aussi de prendre connaissance des limites du droit actuel : en 2012, il n’est toujours pas reconnu un droit d’expression ou un droit à la sexualité pour les personnes détenues. Le Guide fournit de nombreuses pistes de recours devant les tribunaux pour la conquête de nouveaux droits : des recours qui ont déjà permis plusieurs avancées juridiques, grâce à l’obstination de certains détenus et de leurs avocats.

Un outil d’information sur le fonctionnement d’une prison
Le Guide du prisonnier, c’est le meilleur outil pour comprendre très concrètement le fonctionnement d’une prison, comme les « régimes différenciés » qui y sont pratiqués avec des régimes fermés dans lesquels les possibilités de sortir de cellule sont très limités, la procédure disciplinaire lorsqu’une personne détenue ne respecte pas le règlement intérieur, les possibilités de correspondre ou téléphoner à ses proches, le système d’achats de produits en cantine (le « magasin » de la prison)… Des informations nécessaires à toute personne confrontée de près ou de loin à l’incarcération.




mardi 4 décembre 2012

La république pour toutes les familles, dans Libération le 04 décembre 2012

La république pour toutes les familles

Depuis plusieurs semaines, la plus grande partie de la droite, l'extrême droite bien sûr, les Eglises et en particulier leurs représentants, mais surtout les tenants de l'intégrisme religieux pour qui l'Etat de droit laïc reste un problème, multiplient menaces et discours apocalyptiques à propos du mariage pour tous, thème dont elles ont manifestement décidé de faire un cheval de bataille.
L'expression de leur refus, leur choix d'un ordre moral sont évidemment légitimes dans une démocratie. Mais leur prétention à vouloir ériger leurs croyances en loi, paralyser le débat sous le vacarme et les «arguments» utilisés à cette fin sont intolérables.

Rappelons, face au déferlement des responsables ecclésiastiques, que depuis 1792, le mariage est un acte civil, sans aucun caractère religieux. Que les cultes ont parfaitement le droit d'épouser des vues rétrogrades sur le mariage, la famille, la sexualité. Mais en aucun cas, celui d'étouffer le débat éthique et de corseter la liberté de conscience.

Rappelons, face aux amalgames haineux entre homosexualité, polygamie, pédophilie, face aux chantages à la fin de l'humanité, que leurs auteurs se sont successivement opposés au divorce, à la contraception, à l'interruption de grossesse, au pacs… En agitant les mêmes menaces.

Rappelons aussi que les pays qui, dans le monde, ont ouvert le mariage à tous n'ont, bien sûr, nullement sombré dans la décadence et les turpitudes annoncées.

Ce retour d'ordre moral, assis sur une homophobie bien réelle et animé par l'agitation de grandes peurs, n'est pas sans arrière-pensées politiques. La volonté de faire échec au mariage pour tous vise à ébranler le principe républicain de laïcité au profit de communautarismes intégristes. Il vise à paralyser toute velléité de réforme, tout engagement contre les discriminations, tout projet de justice et de liberté.

C'est pourquoi nous appelons les députées et les députés, les sénatrices et les sénateurs, les citoyennes et les citoyens à se mobiliser pour défendre l'Etat de droit. Nous les appelons à faire échec aux campagnes de haines, de peurs et d'exclusions, à soutenir le projet de mariage pour tous et à faire entendre leur volonté de voir le progrès se poursuivre, dans le respect des lois et des valeurs de la république. Ce changement n'a rien d'une menace, c'est, au contraire, une chance pour la société française !

Premiers signataires : Ardhis, Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), Attac, Cnafal, Comité Idaho (International Day Against Homophobia and Transphobia), Homosexualités et Socialisme (HES), LMDE, Mrap, République et Diversité, SOS Homophobie, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Unef.

Par Pierre Tartakowsky Président de la Ligue des droits de l'homme (LDH) Nicolas Gougain Porte-parole de l'Inter-LGBT Jean-Michel Ducomte Président de la Ligue de l'enseignement et Bernadette Groison Secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU)


Conférence-débat


mercredi 28 novembre 2012

« Cercles de silence » : restons mobilisés !!! .



Les « Cercles de silence » manifestent chaque mois en France et en Europe, de manière non-violente, pour une politique migratoire respectueuse des droits de l’homme. De fait, les placements en Centres de rétention administrative (CRA), comme celui de Rennes-St-Jacques (bus 57, arrêt Parc des Expositions), ne sont pas une solution viable. En Ille-et-Vilaine, plusieurs organisations (l’ACAT, l’Amitié entre les religions, le CCFD, la Cimade, Citoyens et chrétiens 35, les Fraternités franciscaines, la Ligue des droits de l’homme, le Mouvement de la Paix, le Secours catholique, le Service civil international et la Vie nouvelle) appellent ainsi tous les citoyens à les rejoindre le mardi 4 décembre à Saint-Malo, à partir de 17h 30, Porte Saint-Vincent, et le mercredi 5 à Rennes, de 18h à 19h, place de la Mairie. 
Consulter aussi le site : http://cercle.silence.over-blog.com 

lundi 26 novembre 2012

Courrier du CAU au Premier ministre


Paris, le 26 novembre 2012


Monsieur le Premier Ministre,

Conformément aux propos de la Ministre de l’égalité des territoires et du logement dès sa prise de fonction, vous avez annoncé, le 1er novembre dernier, vouloir mettre fin à « la politique du thermomètre » en matière d’hébergement. Le collectif prend acte de cette annonce, qui témoigne d’une volonté d’engager des réformes structurelles à la hauteur de la crise sociale qui s’étend à l’ensemble des territoires.

Actuellement, dans la plupart des départements, les préfets n’ont pas commencé à élaborer les projets territoriaux de sortie de l’hiver. Dans ce contexte, nous sommes très inquiets de voir une nouvelle fois la gestion saisonnière de l’urgence se pérenniser.

Pourtant, il est urgent d’agir parce que :
- l’Etat a l’obligation de loger dignement chacun et d’héberger de manière inconditionnelle toute personne en situation de détresse.
- 3 personnes sur 4 qui sollicitent le 115 n’obtiennent pas de prise en charge faute de places disponibles, avec une forte progression de la part des familles avec enfants. De nombreux travailleurs sociaux se trouvent alors désemparés face l’impossibilité de répondre à la détresse sociale et ne parviennent plus à assurer la continuité du fonctionnement de certains services d’accueil et de gestion du 115.
- les plans hivernaux s’organisent comme chaque année en utilisant des locaux précaires inadaptés (retour des lits picots dans les casernes, gendarmeries, locaux hospitaliers, gymnases, hôtels, ...) qui ne respectent pas les normes d’accueil et qui devront fermer au printemps prochain. Que vont devenir les 19 000 personnes accueillies cet hiver dans ces conditions ?

Monsieur le Premier Ministre, la situation est grave. Aussi, nous vous demandons de mobiliser fortement les préfets pour mettre en oeuvre très rapidement les plans d’actions territorialisés, que notre Collectif avait proposés, et qui doivent permettent de :
- réaliser un diagnostic territorial de toutes les situations de mal-logement
- répondre à l’urgence des situations des personnes contraintes de vivre à la rue par des solutions immédiates : moratoire sur les expulsions sans relogement, création/pérennisation de places d’hébergement, utilisation de bâtiments et de terrains disponibles rapidement fonctionnels, renforcement des équipes mobiles et des équipes de travailleurs sociaux ;
- engager des mesures sans précédent pour garantir le maintien et l’accès direct au logement des personnes sans abri ou mal-logées : mobilisation de tous les contingents (Préfectures, collectivités locales, Action Logement, bailleurs), du logement d’insertion, des logements vacants, développement de l’habitat adapté à des besoins spécifiques, du conventionnement privé à vocation sociale, de l’intermédiation locative.
- inscrire ces engagements dans un contrat territorial d’objectifs et de moyens avec les acteurs locaux.

Cette étape ne peut suffire mais constitue une première réponse à la crise de l’hébergement et du logement qui s’enracine dans notre pays. Des réformes structurelles ambitieuses sont également attendues, ainsi qu’un renforcement budgétaire conséquent qui n’a pas été anticipé dans le projet de loi de finances pour 2013. La rallonge de 50 Millions d’euros n’est pas à la hauteur des besoins. Comment l’Etat souhaite-t-il donc se mobiliser pour mettre en oeuvre l’engagement que vous avez pris de mettre fin à la remise à la rue des personnes ? Le collectif rappelle, enfin, l’engagement porté par le Président de la République sur 15.000 places d’hébergement d’urgence durant le quinquennat.

Votre projet de gouvernement pour la France doit très rapidement exprimer un vrai changement de politique. Les mal-logés et les sans abri ne peuvent être des oubliés de la République.

Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre très haute considération. 



                       Le Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement. 






FNARS : Stéphane Delaunay 01 48 01 82 32 et Céline Figuière 01 48 01 82 06
Fondation Abbé Pierre : Mighelina Santonastaso : 01 55 56 37 45 / 06 23 25 93 79
Secours Catholique : Catherine Coutansais 01 45 49 73 40 et Djamila Aribi : 01 45 49 75 24
Médecins du Monde : Agnes Varraine-Leca/Emmanuelle Hau/Nolwenn Roussier : 0144921432/1431/1381/0609173559


Les 33 associations du Collectif
Advocacy France
Association des Cités du Secours Catholique
Association Nationale des Compagnons Bâtisseurs
ATD Quart Monde
Centre d’action sociale protestant (CASP)
Collectif Jeudi noir
Collectif Les Morts de la Rue
Comité des Sans Logis
Croix-Rouge française
Emmaüs France
Emmaüs Solidarité
Enfants de Don Quichotte
Fédération d’aide à la santé mentale Croix marine
Fédération des Associations pour la Promotion et l'Insertion par le Logement (FAPIL)
Fédération de l’Entraide Protestante
Fédération Française des Equipes Saint-Vincent
Fédération des Pact
Fédération nationale Habitat & Développement
Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS)
Fédération Nationale des Associations Solidaires d’Action avec les Tsiganes et les Gens du voyage (FNASAT-Gens du voyage)
Fondation Abbé Pierre
Fondation de l’Armée du Salut
France Terre d’Asile
Habitat et Humanisme
Les petits frères des Pauvres
Ligue des Droits de l’Homme
Médecins du Monde
Secours Catholique
Union Nationale des Amis et des Familles de Malades Psychiques (UNAFAM)
Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO)
Union Nationale des Comités Locaux pour le Logement Autonome des Jeunes (UNCCLAJ)
Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes (UNHAJ)
Union Nationale Interfédérale des OEuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (UNIOPSS)


Communiqué




« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits… »
- Art.1er Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (10 décembre 1948)






Rennes, le lundi 26 novembre 2012

Communiqué

6 familles avec enfants scolarisés sont en instance de se voir expulsées vers leur pays d’origine. Ces pays, (Géorgie, Kosovo, Arménie, Mongolie, Daghestan) se sont signalés par des atteintes graves aux libertés fondamentales et il est notoire que les droits humains y sont quotidiennement bafoués. Revenir dans ces pays qu’on ose parfois appeler des « pays de renvoi sûrs », expose à des situations dramatiques, à des risques graves, à des parcours qui mettent des vies en danger.

Face aux périls qui attendent ces familles, la Ligue des droits de l’Homme (Section de Rennes) attire l’attention des citoyens et des pouvoirs publics sur les drames prévisibles que de telles expulsions vont provoquer. Elle demande instamment que cessent ces expulsions massives à l’échelon national, et qui visent des familles qui avaient cru trouver un refuge en France.

L’inquiétude de la Ligue des droits de l’Homme (Section de Rennes) est aussi particulièrement vive concernant les menaces d’expulsion du squat de Pacé. Suite à la déclaration du Préfet de Région (16 novembre 2012) d’avoir « recours à la force publique » pour expulser ces 250 personnes « dans les prochains jours ». S’agit il d’une réponse digne du pays des droits de l’homme que de mettre à la rue des familles avec enfants, des femmes enceintes, à l’entrée de l’hiver, sous prétexte que, confrontés à des difficultés dramatiques de logement, ces demandeurs d’asile n’ont d’autres recours que de se réfugier dans des locaux « squattés » de façon illégale, alors qu’ils sont en situation régulière sur le plan administratif, que les lois européennes et françaises leur donnent un accès, malheureusement théorique, à un hébergement décent, et que la Ministre du Logement Cécile Duflot n’a pas exclu la possibilité de réquisition de logements vacants.

Ligue des droits de l’Homme
Section de Rennes

samedi 24 novembre 2012

Rapport moral novembre 2012


LDH section de Rennes
Rapport moral novembre 2012


Chers amis,
Vous avez reçu notre rapport d’activités et vous l’aurez peut-être trouvé dense, il laisse cependant entrevoir nos failles.
Notre dépliant de présentation pose cette question,


QUI SOMMES-NOUS ?
Une association
pour
toutes les libertés …
puis rappelle
« … A partir de ce jour, toute personne dont la liberté ou dont le droit serait violé,
est assurée de trouver auprès de nous aide et assistance. »
Premier manifeste de la Ligue – 4 juillet 1898
« Plus encore que de discours ou de colloques, nous avons besoin en matière de droits de l'Homme d'actions et de dévouement, et plus encore que de philosophes, de juristes ou de ministres, nous avons besoin de militants. » Robert Badinter
« Une association pour toutes les libertés », ce caractère généraliste de la LDH guide notre engagement ce qui est à la fois enrichissant, passionnant, enthousiasmant mais fort difficile à conjuguer avec le soutien individuel requis par certaines personnes ; Nous essayons de décliner toutes les facettes de nos engagements, nous y parvenons parfois et nous en approchons souvent.
Je place ce rapport moral sur ces deux axes, notre action actuelle, et notre devenir.

Une année 2012, rude et riche.
Rude car le contexte politique, la situation économique, sont difficiles. Les droits fondamentaux, un toit, la santé, l’éducation restent bafoués ou fragiles.
Les difficultés économiques renforcent les crispations. Malgré de belles initiatives solidaires ça ou là, les individualismes s’affirment. Les crises font le lit des identitaires qui balaient un tableau manichéen de la situation à l’ombre de leurs pensées simplistes et discriminatoires. De la « Sarkozie » à la « Hollandie » oserais-je dire ? La « Valls » des ministres de l’intérieur n’a pas changé de tempo. Les centres, de rétentions retiennent toujours, les files d’attente pour le guichet des étrangers sont impressionnantes, les requérants attendant dans des conditions d’inconfort manifeste.
Le nombre des sans-toits augmente, familles demandeuses d’asile, étrangers malades dans l’impossibilité de se soigner car sans hébergement, l’accueil de l’étranger dans des conditions dignes n’est pas respecté.
Les expulsions de familles roms sont d’actualité dans notre ville.
L’égalité des droits a bien du mal à être acceptée par certains et on entend dans la bouche de responsables politiques ou d’élus des propos affligeants. La laïcité, est elle aussi mise à l’épreuve, certains n’hésitant pas à la revendiquer pour asseoir leurs propos islamophobes.
Malgré les obstacles, les épreuves les deuils, je tiens ici à évoquer la mémoire de Mickaël Goubin, cette année fut riche.
Non pas prospère, nous n’excellons pas dans le champ de la prospérité, mais riche de nos échanges, de notre solidarité, de nos implications et de nos engagements individuels.
Riche de rencontres avec une mention particulière pour celle avec Madame Alizon dont la présence au sein de notre section nous honore.
Riche des liens que nous avons pu tisser ou réactiver avec toutes les associations rennaises engagées dans les combats qui sont aussi les nôtres, le MRAP , RESF, les cercles de silence, la CIMADE, Amnesty, l’ACAT, le comité vie sauve Mumia, le Mouvement de la Paix, le centre culturel espagnol, Rennes-Sétif.
« … A partir de ce jour, toute personne dont la liberté ou dont le droit serait violé, est assurée de trouver auprès de nous aide et assistance. » Nous avons su apporter notre aide aux migrants, soutenir les personnes retenues au CRA, apporter quelque réconfort.
Nous nous sommes rendus lisibles et visibles, même si ces aspects sont encore à développer.
Nous n’avons pas négligé nos combats politiques, pour l’égalité des droits, (droits des prisonniers, droits des gens du voyage, droit des migrants, respect des droits des femmes..) pour la défense de la laïcité, contre la peine de mort, contre la xénophobie, contre l’islamophobie, contre l’homophobie.
Nous avons honoré le devoir de mémoire, combat des républicains espagnols, guerre d’Algérie, 17 octobre 61, fusillés pour l’exemple, résistance en Bretagne. Nous nous sommes enrichis d’une nouvelle section dont je salue la Présidente pour sa vaillance et sa belle détermination.
Pour cette belle année passée, je tiens à remercier chacune et chacun d’entre vous qui m’avez accordé votre confiance et votre soutien. Quelques mentions particulières aux « spécialistes » qui enrichissent notre section
de leurs compétences.
Marie-José, dont nous avons sollicité les compétences tout au long de l’année.
Françoise qui a su nous éclairer pour comprendre les aspects sombres de l’ethnorégionalisme.
André Hélard et Yves Quéau pour leur connaissance profonde et fine de la Ligue et
leur sagesse politique
Anne, Henri, Gérard, Madeleine, Jeanne, Mireille pour leurs avis réfléchis et leurs soutiens indéfectibles.
Boris pour son aide à la mise en place de conférences ou de débats.
Rodolphe pour son implication estivale au coeur du CRA et sa réactivité.
Un grand merci aux membres du bureau qui ont su m’épauler, Jérôme, Marie-Mad,
Yves, Jean-Paul qui m’a toujours écoutée et conseillée malgré l’épreuve qu’il traverse.
Une mention encore plus particulière pour notre secrétaire, qui s’adapte sans faillir aux méandres de ma pensée, et un immense merci à Yves Tréguer pour sa présence indéfectible, respectueuse et amicale.
Je salue pas les sections LDH voisines de St Malo et de Loudéac qui ont toujours été présentes et solidaires, ainsi que la Ligue de l’Enseignement qui nous apporte son soutien logistique et moral
Sans vous, sans nous, sans eux la Ligue des Droits de l’Homme ne serait pas ce qu’elle est et notre section ne perdurerait pas.
J’en viens donc au devenir de notre section.

Une section agissante ou une section réfléchissante ? Quelles perspectives ?
Quels aspects ?
Action ? Réflexion ce fut l’occasion d’échanges lors d’une de nos réunions de section.
Nous avons toujours agi en essayant de réfléchir, j’aimerais que nous puissions être en capacité de développer notre action militante sans jamais négliger la réflexion. D’où l’importance des conférences ou des débats qu’il faudra veiller à développer dans les prochaines années. Nous avons ainsi évoqué la possibilité de proposer des cafés/débats, nous allierons ainsi convivialité et réflexion.
Lors de la convention nationale ou de la dernière journée de formation, Pierre Tartakowsky, nous a demandé de nous projeter dans cinq ans. Quelle physionomie aura la LDH dans cinq ans ?
Et notre section ? Aurons-nous su nous renouveler et perdurer ?

Nous devons absolument penser au développement de notre section, si nous voulons continuer à faire entendre notre voix. Or notre voix parce qu’elle est libre, indépendante, réfléchie et sobre est toujours
entendue et parfois écoutée. Nous devons veiller ce qu’elle ne s’éteigne pas.
Faisons honneur aux premiers ligueurs qui furent si courageux et résistants dans l’adversité.

« …. Nous avons besoin de militants »
Pour agir, pour être présents dans la vie de notre cité et porter notre parole au service de la justice et d’une éthique humaine respectueuse de tous les droits, il nous faut penser au devenir de notre section, à son lendemain, à la jeunesse…
Nos outils de communication sont-ils adaptés ? Savons-nous nous adresser aux jeunes gens ?
Savons-nous occuper notre place au sein de la cité ?
Ce sont les failles qui transparaissent dans notre rapport d’activité. Nous ne sommes pas assez présents dans les instances municipales qui cependant soutiennent financièrement notre action, nous ne sommes pas assez présents dans les lieux fréquentés par les jeunes (MJC, université, maison de quartier), nous ne sommes
pas assez présents dans l’espace public, mais ces défauts sont évidemment liés au petit nombre de militants que nous sommes.
Je vous remercie. 

Annie Clénet


Rapport d'activité 2012


RAPPORT D’ACTIVITE 2012 LDH SECTION DE RENNES
LDH Section de Rennes
Rapport d’activité 2012

Notre projet d’activité se déclinait en sept points.

1. Accentuer notre action en faveur de la défense des étrangers en situation irrégulière et en cours de renouvellement
1.1. En collaboration avec d’autres associations, ou organismes qui soutiennent les personnes sans-papiers retenues au CRA, participation aux manifestations régionales, mais aussi aux actions ponctuelles, aux aides individuelles, à Rennes, ou dans les communes du bassin de Rennes, aux séances des tribunaux (JLD, Tribunal administratif, …)
1.2. Aide pratique pour la constitution des dossiers de régularisation ou des demandes d’assistance
1.3. Participation régulière aux travaux du Conseil Rennais de la Diversité et de l’Égalité des Droits, mis en place par la municipalité de Rennes.

2. Organisation de conférences en lien avec la ligne d’action de la LDH nationale et/ou en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement

3. Participation aux actions concernant le devoir de mémoire

4. Mettre en place des actions de sensibilisation des droits de l’homme à l’intention des publics jeunes et des scolaires en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement

5. Poursuivre le développement du partenariat avec les associations rennaises engagées dans la défense des droits de l’homme

6. Appliquer la politique définie par le congrès et le comité central
Accentuation de la campagne d’adhésion. Vers la création d’une autre section départementale
Travail sur le pacte pour les droits et la citoyenneté
OEuvrer en faveur du droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales.

7. Poursuivre les actions d’information



1. action en faveur des migrants 
.1.1
- Inscription sur le réseau Welcome.
- Présence au TA, et en cour d’appel plus rarement auprès du JLD. Constitution d’un groupe de volontaires émanant de plusieurs sections d’Ille et Vilaine.
Participation à la campagne Migreurop, marche des migrants le 10 novembre.
Participation à des manifestations en faveur de familles de migrants.
- Rencontre avec le secrétaire général de la préfecture en juillet et organisation d’une nouvelle rencontre avec le préfet en novembre.
- Présence ponctuelle, aux côtés des militants du
DAL pour aider au recensement des demandeurs d’asile ou étrangers malades sans hébergement.
.1.2.
Cet aspect de notre action a surtout été réalisé grâce au soutien des personnes compétentes de la section.
Nous nous sommes demandé s’il serait opportun de tenir des permanences. Cette question est actuellement en débat.
.1.3
Participation à une journée de formation sur la lutte contre les discriminations.
Tenue d’un stand lors des « Convergences culturelles » mais nous n’avons pas été assidus aux réunions du CRDED.

2. conférences 
Conférences en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement.
-Hergé et la Politique par Henri Doranlo, à la MJC de Bréquigny puis à la bibliothèque de Redon
(organisée par Mireille Spiteri pour la création de la section de Redon)
- « Quoi, Jaurès ! » de Jean-Pierre Fourré, le 12 décembre.
Avec la Libre Pensée, l’ARAC et les DDEN
- Soutien lors de la conférence « Miliciens contre maquisards ou la résistance trahie», par Françoise Morvan à St Brieuc

Ciné-débats
- HONK contre la peine de mort en mars 2012.
- « Le déménagement » en mai 2012
- « les amoureux au ban public » en juin 2012 à Cesson Sévigné, en octobre à Plélan
- « Zones d’ombre », les 19 et 20 Novembre au Cinéville
- « A l’ombre de la République » le 23 novembre à Cesson-Sévigné.

Les cinés-débats ont été et seront organisés et/ou animés en partenariat avec la Ligue de l’Enseignement, le MRAP, Amnesty International, le comité « Vie sauve Mumia », l’ACAT, l’Association des Étudiants en Droits de la Santé, l’association « les amoureux au ban public », la CIMADE, « la Vie Nouvelle » avec pour chacun d’eux la participation active de membres de notre section (Mireille Spiteri, Anne Henry, Yves
Tréguer, Gérard Moreau, Annie Clénet).
L’audience a été variable mais nous avons pu porter la voix de la LDH en différents endroits, nous rendre visibles et développer des liens avec les autres associations.


3. devoir de mémoire et actions
- Rencontre avec madame Alizon, grâce à Jérôme Blanchot – lire le bulletin de mars 2012.

- Fusillés pour l ‘exemple, merci à Yves Tréguer pour son travail de recherche – bulletin de novembre 2012 et pour sa prise de parole le 11 novembre à Le Ferré, lors d’une cérémonie pour la
mémoire de Lucien Lechat.

- La guerre d’Espagne et la dictature franquiste des plaies toujours pas refermées.
Avec la commission Mémoire, du Centre Culturel Espagnol de Rennes, présence de notre section
aux conférences et aux cérémonies de commémorations en juin 2012.

- Avec l’association de Rennes-Setif 
Commémoration du 8 mai 1945 au square de Sétif. Commémoration du 17 octobre 1961à la passerelle des jumelages.

- Réécriture de l’histoire en Bretagne (constitution d’une identité nationale, colonisation...) Réalisation
d’une brochure en collaboration avec la Libre Pensée du Morbihan :
« ETHNORÉGIONALISME ET RÉÉCRITURE DE L’HISTOIRE - LE CAS MONJARRET »

- Participation à la journée mondiale contre la peine de mort avec Amnesty International, l’ACAT, le comité « Vie sauve Mumia ».


4. actions dans les établissements scolaires
- Projection du film « les amoureux au ban public », de Nicolas Ferran dans les classes de seconde
générale au lycée Brocéliande à Guer puis débat animé par Floriane Guénard du mouvement « les
amoureux au ban public ». (fin octobre 2012)

- Exposition « croquer les droits de l’Homme » au lycée Brocéliande puis au lycée Basch à Rennes.

- Projection du film « zones d’ombre » les 19 et 20 novembre, participation au débat avec les lycéens des classes de seconde du lycée Basch.

Grande qualité du débat au lycée Brocéliande, beaucoup d’intérêts des jeunes gens pour le sujet, les
actions de la LDH et pour l’engagement citoyen.
Ces actions sont à développer.
Quelques rendez-vous sont déjà pris.


5. lien avec les autres associations
Notre présence auprès des retenus au CRA et/ou au TA ont permis le développement de liens transversaux
avec les sections LDH du grand ouest ainsi qu’avec le MRAP, RESF, RUSF, La CIMADE, la Vie Nouvelle, Citoyens et Chrétiens 35, le Secours catholique, le Secours Populaire, CCFD-Terre Solidaire, réseau Ville-Hôpital, Conseil des migrants, Collectif de Soutien aux Personnes sans Papier.
La section est à l’initiative d’une réunion inter-associations pour préparer une rencontre avec le préfet.

Les actions contre la peine de mort et pour la libération de Mumia Abu Jamal nous ont également permis de renforcer nos liens avec Amnesty International, Le Comité « Vie sauve Mumia », le MRAP, l’ACAT.

Lien avec le Centre gay lesbien de Rennes pour soutenir la loi sur le mariage pour tous.
Lien également avec le mouvement de la paix pour l’organisation de certaines conférences et actions.


6. Appliquer la politique définie par le congrès et le comité central
- Participation à la manifestation du 1er mai.
- Campagne d’interpellation des candidats aux législatives.
- Interpellation des députés au sujet du montant des taxes pour les dossiers de demande de titre de séjour.
- Participation à la convention nationale en juin et à la journée de formation en octobre.
- Participation au comité régional, organisation de l’AG en juin 2012.
- Soutien à la création de la section de Redon : campagne d’information et d’adhésion réalisée par Mireille
Spiteri à Redon.

Nous devons réfléchir à une meilleure campagne d’adhésion.
La rencontre prévue des élus est à concrétiser.
Accentuer notre campagne en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales.


7. Communication
Nous avons légèrement modifié l’édition du bulletin. Les comptes rendus de réunion n’y apparaissent plus, il peut ainsi être plus largement diffusé et distribué.
Nous avons ouvert une boîte mail ldh, plus lisible.
Nous avons réédité un dépliant d’information.
Nous avons également créé quelques outils (papier à lettre avec en-tête ldh, tampons encreurs au nom de la section).
Nous avons amélioré la communication entre nous.
Par contre nous n’avons pas encore amélioré notre visibilité sur le net (pages Facebook, site, publications sur le blog).