jeudi 30 avril 2015

Café-débat « libertés et dérive sécuritaire » lundi 4 mai au Mod Koz

Après les attentats meurtriers commis à Paris en début d'année et les peurs qu'ils ont fait naître ou resurgir, les politiques veulent accroître notre arsenal législatif pour mieux traquer les terroristes potentiels et prévenir leurs actes, au risque de réduire considérablement les libertés individuelles. Dans ce contexte, la ligue des droits de l'homme se mobilise pour nourrir une réflexion visant à défendre un équilibre entre sécurité et liberté. Pour participer à cette réflexion, la section de Rennes de la ligue des droits de l'homme invite à un café-débat sur le thème "libertés et dérive sécuritaire" au cours duquel  seront discutés les aspects législatifs ainsi que la prise en compte de la peur dans les réactions politiques. Il aura lieu le 4 mai 2015 à Rennes, au café le Mod Koz, 3b rue Duhamel à 19h30.

lundi 27 avril 2015

POUR QUE LA MEDITERRANEE NE SOIT PLUS UN CIMETIÈRE MARIN !


Rassemblement samedi 25 avril à 15h, place de la mairie à Rennes, pour protester auprès du gouvernement français et de l'Union Européenne contre la tragique incurie des politiques migratoires européennes.

mardi 21 avril 2015

"L’Abri" de Fernand Melgar à l'Arvor de Rennes à partir du 23 avril.

Documentaire

Un hiver au cœur d’un hébergement d’urgence pour sans-abris à Lausanne. A la porte de ce souterrain méconnu se déroule chaque soir le même rituel d’entrée qui donne lieu à des bousculades parfois violentes. Le personnel a la lourde tâche de « trier les pauvres » : femmes et enfants d’abord, hommes ensuite –de tous horizons, et de plus en plus d’Europe… Alors que la capacité totale de l’abri est de 100 places, seuls 50 « élus » seront admis à l’intérieur et auront droit à un repas chaud et à un lit. Les autres savent que la nuit va être longue.

En France, on dénombre en 2013 au moins 141 500 sans-abri, dont 30.000 enfants début 2012, tandis que deux sans-domicile-fixe sur cinq sont des femmes. Un quart des sans-domicile ont un emploi. La Fédération Nationale des associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS) et le SAMU Social de Paris, qui gère notamment le 115, numéro d’appel d’urgence, révèlent qu’au mois de novembre 2014, sur les 17 200 personnes qui ont sollicité le 115 pour un hébergement sur les 37 départements étudiés par la FNARS, 9 000 n’ont obtenu aucune prise en charge. Ils n’étaient que 4 300 dans cette situation en novembre 2013 sur les mêmes territoires, soit un doublement en un an du nombre de personnes ayant appelé le 115 sans obtenir de solution.
L’Union Européenne compte, elle, 4,1 millions de sans-abri quand plus de 11 millions de logements sont vacants, selon une enquête du Guardian.
A partir de l’exemple helvétique, L’ABRI révèle un mal-être universel qui touche toute l’Europe, tant au niveau de la capacité d’hébergement des sans-abri que, plus largement, du mal-logement.
« Chaque nuit, au mépris de la plus élémentaire dignité humaine, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants sont contraints de dormir à la rue dans ma ville. Cela se passe tous les jours, ce soir, demain, après-demain, à perpète. En me plongeant dans cette réalité ignorée, il m’est apparu urgent que cette extrême précarité puisse faire l’objet d’un film.
Ma rencontre avec des Espagnols à la soupe populaire, disposant d’un permis de travail m’a aussi fait découvrir une nouvelle facette des flux migratoires. Elle a attiré mon attention sur une population précaire, composée en majorité de migrants économiques venus d’Europe, fuyant la crise et qui cherchent un travail, un logement et de quoi survivre.
(…) Dans un climat récurent de xénophobie, je voudrais que mon film contribue à lever le voile sur cette vie d’exclus. »

Fernand Melgar

jeudi 16 avril 2015

Bulletin mars-avril 2015

Nous publions le bulletin de la section LdH de Rennes de mars-avril 2015.

Cliquer ici pour télécharger le bulletin.

Il y a au sommaire :



Actualité
2
[Communiqué LDH] Deux nouvelles plaintes de la FIDH et de la LDH visent à faire la lumière sur les pratiques de surveillance
3
[Communiqué LDH] Projet de loi relatif au renseignement

Histoire
6
La Ligue des droits de l'Homme de 1898
à nos jours

Vie de la section
8
Les actions de la section LDH de Rennes
9
Pour nous lire ou nous contacter


A la fin de ce bulletin, un bulletin d'adhésion.

Nous vous souhaitons bonne lecture.

jeudi 9 avril 2015

Il ne faut pas toucher à la loi de 1905 !

Il ne faut pas toucher à la loi de 1905 !
Il faut défendre les libertés publiques !

Les associations laïques : Ligue de l’enseignement, Ligue des droits de l’Homme et Fédération nationale de la Libre pensée ont décidé de rendre publique cette déclaration au vu de la situation préoccupante qui existe dans ce pays aujourd’hui.

La laïcité, c’est la liberté !

La laïcité, qui est le libre exercice de sa conscience, est garantie par la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat de 1905. Elle est aujourd’hui menacée par ceux qui veulent en faire un instrument contre une certaine catégorie de la population : les citoyens d’origine arabo-musulmane.

Ainsi, on entend interdire les repas de substitution dans les cantines des collectivités publiques pour les végétariens et les personnes ne voulant pas, pour des raisons diverses, manger du porc. Imposer une nourriture contraire aux convictions personnelles, ne relève pas de la laïcité, mais de la xénophobie. S’il est juste d’un point de vue laïque de refuser de diffuser dans les collectivités publiques les produits casher et hallal, imposer des repas avec de la viande de porc relève de la discrimination.

Ainsi, on entend réclamer l’interdiction du voile dit « islamique » à l’Université. Rappelons qu’il existe, dans les facultés, les franchises universitaires qui sont des libertés arrachées au pouvoir et aux clergés. Remettre en cause les libertés universitaires ne relève pas de la laïcité, mais d’une remise en cause de la démocratie.

Ainsi une proposition  de loi qui doit être examinée en mai prévoit la modification du Code du travail ; on veut y intégrer des dispositions relevant de la sphère publique et de la nécessaire neutralité des agents des Fonctions publiques. Le Code du Travail régit les rapports entre les dirigeants d’entreprise et les salariés. Au sein des entreprises, la liberté de conscience est régie par l’Article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi. »

On veut étendre à l’infini la sphère publique et imposer  la nécessaire neutralité des agents des services publics à tous les salariés dans tous les secteurs de la vie économique et quotidienne. Cela relève d’une volonté de normalisation à outrance de la société et entraînerait une diminution drastique des espaces où s’exercent les libertés individuelles. C’est transformer les entreprises en champ clos d’affrontements communautaristes et religieux. Il est possible de mettre des limites à la liberté de comportement des salariés, en raison des besoins de l’entreprise et de la sécurité, mais cela doit être strictement délimité et soigneusement encadré. Aucune entreprise n’a le droit de posséder un blanc-seing pour régenter la conscience des salariés.

Ainsi, contre le principe de Séparation des Eglises et de l’Etat, on entend des propositions visant à suspendre, modifier, abroger la loi de 1905 pour «  intégrer » l’Islam. Rappelons que la loi de 1905 a été promulguée alors qu’il y avait 10 millions de musulmans sur le territoire de la République dans les 3 départements d’Algérie. Son article 44 prévoyait son application en Algérie. C’est pour des raisons d’intérêts colonialistes et de contrôle des « indigènes », via les imams qu’il fallait garder assujettis au système colonial, que cette disposition n’a jamais été appliquée, alors qu’elle était réclamée avec force par toute l’élite nationale et indépendantiste algérienne.

Rappelons aussi que les cultes bouddhistes (600 000 adeptes en France) ont été intégrés dans les dispositions des associations cultuelles prévues dans la loi de 1905 sans qu’il ait été besoin de modifier un mot de la loi de 1905. Il n’appartient pas à l’Etat et au gouvernement de s’ingérer dans l’organisation des cultes, ni de désigner ses « interlocuteurs officiels », ni de former les religieux et encore moins de délivrer des diplômes religieux. Nos associations rappellent ce que disait Victor Hugo : « L’Etat chez lui, les Eglises chez elles ». Toute autre disposition visant à l’ingérence de l’Etat dans les cultes relève de l’esprit de concordat.


La laïcité et les libertés sont menacées !

Comment ne pas être inquiets quand on prend connaissance du projet de loi présenté par le Premier Ministre qui « légalise  des mesures de surveillance jusqu’ici interdites. Les possibilités d’écoute, d’espionnage d’Internet et de visites clandestines de domiciles sont étendues. (Le Monde du 21 mars 2015). Et ce  pour protéger «   Les intérêts essentiels de la politique étrangère et l'exécution des engagements européens et internationaux de la France. Les intérêts économiques et scientifiques... »

Là aussi, la part des libertés individuelles ne cesse de se réduire au détriment du « tout sécuritaire ». Une grande menace se fait jour sur les libertés de communication téléphonique où les moyens techniques légalisés ne laisseront plus aucune part à la préservation de la vie privée. Tout est possible, tout sera-t-il permis ? Les moyens de contrôle sautent les uns après les autres. La CNIL n’a plus aucun rôle dans cette affaire et le juge judiciaire est totalement dessaisi au profit de l’Administration.

Comment ne pas être inquiets aussi quand l’une des nouvelles missions affectée aux services secrets est : « La prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique ? » Cette notion peut recouvrir tout et n’importe quoi, y compris dans le domaine social et syndical. Une nouvelle loi anticasseurs ?

Comment ne pas être aussi stupéfiés que la lutte antiterroriste et son dispositif légal aient conduit une personne en état d’ivresse avancée, qui n’était plus dans l’état de comprendre quoi que ce soit, à être condamnée à des années de prison pour des propos d’ivrogne ?

Il serait temps de se rappeler ce que disait Benjamin Franklin : « Ceux qui pensent qu’en abandonnant un peu de liberté, ils auront un peu plus de sécurité, n’auront au bout de chemin ni sécurité ni liberté. »

Il faut défendre nos libertés et la laïcité :
Il s’agit de notre liberté de conscience !