jeudi 28 avril 2016

L'autre 8 mai 1945

Le 8 mai 1945 est le jour de la victoire des Alliés contre le nazisme. Mais, comme peu de citoyens français le savent, ce jour a vu aussi l’horreur se répandre dans l’Est Algérien, en particulier dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata. Des dizaines de milliers d’Algériens et cent deux européens trouvèrent la mort dans d’atroces conditions durant les mois de mai, juin et juillet 1945.

Selon les historiens, cette tragédie du 8 mai 1945 fut le prélude à la Guerre d’Indépendance algérienne.
Aujourd’hui, il est temps de lire ensemble cette page sombre de l’Histoire commune de l’Algérie et de la France, d’œuvrer afin que les deux peuples regardent vers l’avenir, dans un respect mutuel, et soient un exemple de fraternité, de coopération, de solidarité et de paix, dans l’espace euro-méditerranéen.
Vous êtes cordialement invités
le dimanche 8 mai 2016 à participer à la commémoration de cette journée

mardi 26 avril 2016

L'accord entre l'UE et la Turquie, une réalité tragique

Communiqué de la FIDH (Fédération internationale des droits de l'homme)

Le 18 avril 2015, un navire a chaviré au large des côtes libyennes avec à son bord environs 850 migrants. Seulement 28 d’entre eux ont survécu. Si ce naufrage est le plus meurtrier enregistré en Méditerranée par l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), il s’inscrit dans une longue série de drames similaires. Au lieu de prioriser le sauvetage des vies, accroître sa capacité de réinstallation et remédier aux causes profondes des violences qui poussent les populations à fuir leur pays d’origine, la seule réponse de l’Union européenne (UE) à la crise actuelle a été de renforcer la protection de sa frontière extérieure à tout prix et d’externaliser la gestion des migrations auprès de pays qui ne sont pas en mesure de fournir des garanties suffisantes en matière de respect des droits humains.
Le 18 mars, les dirigeants de l’Union européenne et la Turquie ont conclu un accord honteux prévoyant des procédures accélérées visant à renvoyer vers la Turquie tous les “nouveaux migrants irréguliers” arrivés sur les îles grecques après le 20 mars et dont la demande d’asile est considérée infondée ou irrecevable, ainsi qu’un troc de personnes migrantes particulièrement abject. Pour chaque Syrien renvoyé en Turquie, l’UE réinstallera sur son territoire un réfugié Syrien se trouvant en Turquie. Les expulsions ont commencé le 4 avril. Selon les dirigeants européens, seuls ceux qui n’ont pas demandé l’asile ou dont la demande a été rejetée seront expulsés.
Un an après, la FIDH expose la tragique réalité derrière l’accord cynique et dénonce, en utilisant le concept “ce qui se passe vraiment” (“what it really is”), la situation des migrants et demandeurs d’asile en Grèce, en Turquie et dans la mer Égée. Cette réalité contraste grandement avec le discours hypocrite et mensonger servi par l’Union européenne et ses États membres concernant la promotion et la protection des droits humains des personnes migrantes.
Lire la suite :
https://www.fidh.org/fr/themes/droits-des-migrants/crise-des-refugies-la-tragique-realite-derriere-l-accord-cynique-ue



mercredi 20 avril 2016

La réponse de l’Europe aux Panama Papers ? Un nouveau droit à l’opacité pour les multinationales


Le parlement européen a adopté aujourd’hui[1], jeudi 14 avril, la directive sur le secret des affaires. Cette directive, censée protéger les entreprises contre l’espionnage industriel, a été élaborée en toute opacité par la commission européenne, à la demande et avec l’aide considérable de quelques multinationales françaises et américaines[2]. Elle introduit une nouvelle définition, le secret des affaires, aux contours tellement larges que toute information interne à l’entreprise peut potentiellement en faire partie. Surtout, la directive permet aux entreprises de poursuivre tous ceux, journalistes, syndicalistes, lanceurs d’alertes ou salariés utilisant leurs informations acquises sur leur lieu de travail, qui révèleraient un secret d’affaire. Les exceptions supposées protéger les libertés sont très insuffisantes : leur adaptation en droit national variera en fonction des Etats, et il reviendra au juge de faire la part des choses entre la protection de ces libertés d'une part, et la défense des intérêts économiques d'autre part. La charge de la preuve est inversée : Les entreprises devront seulement prouver qu’elles n’ont pas autorisé l’obtention, l’usage ou la publication du secret d’affaire concerné tandis que les citoyens devront démontrer au juge qu’ils ont agi de façon compatible avec une des exceptions prévues. La simple perspective des poursuites sera une intimidation permanente pour tous les enquêteurs ou lanceurs d’alerte potentiels, sans parler de l’effet au quotidien sur la mobilité des salariés et de la possibilité d’accéder à des informations d’intérêt général sur la toxicité des produits sur le marché.

mardi 12 avril 2016


48h pour convaincre
Les eurodéputés rejetteront-ils jeudi la directive sur la « protection » du secret des affaires ?
Ce mardi 12 avril, dans le cadre d'une coalition1 de plus de 50 associations et syndicats européens mobilisés contre la directive sur la protection du secret des affaires, une plateforme en ligne est mise à disposition des citoyens de toute l'Europe pour leur permettre d'appeler gratuitement leurs eurodéputés et leur demander de rejeter la directive sur les secrets d’affaires.
L'adresse est : piphone.lqdn.fr
Ceci fait suite à une pétition qui a recueilli en quelques jours plus de 126 000 signatures de citoyens européens appelant les eurodéputés à rejeter la directive, ainsi que plus d'un millier d'interpellations directes de ces mêmes eurodéputés sur twitter depuis le lundi 11 (#tradesecrets).
Cette directive est soumise au vote du parlement européen le jeudi 14 avril et crée la possibilité pour les entreprises de poursuivre quiconque obtiendrait, utiliserait ou publierait une information qu'elles considéreraient comme un secret d'affaires. Des exceptions supposées protéger les journalistes, lanceurs d'alerte, salariés etc. ont été ajoutées par le Parlement Européen, mais elles sont insuffisantes. Surtout, il reviendra malgré tout au juge d'apprécier les faits et, quand on ne peut jouer qu'en défense, on finit en général par encaisser des buts.
Alors que les Panama Papers ont rappelé l'importance du travail des lanceurs d'alerte pour l'intérêt général, les eurodéputés adopteraient la semaine suivante une directive ouvrant un droit supplémentaire aux poursuites contre ceux qui ont permis ces révélations ?
Mesdames et messieurs les eurodéputés, Le 14 avril, #SayNo, #StopTradeSecrets, protégez nos libertés et défendez l’intérêt général !
Contacts presse :
Martin Pigeon, Corporate Europe Observatory, 00 32 484 67 19 09 (Bruxelles)
Damien Ramage, Relations Presse UGICT-CGT, ramage@cgt.fr, 01 55 82 83 52, 06 72 47 07 97

Liste des membres de la coalition européenne
Anticor, ATTAC Spain, ATTAC France, Association Européenne pour la Défense des droits de l'Homme, Asociación Libre de Abogadas y Abogados, Centre national de coopération au développement, CNCD-11.11.11
Correctiv.org, Germany, BUKO Pharma-Kampagne, CCFD-Terre Solidaire, CFDT Journalistes, CGT Ingénieurs, Cadres et Techniciens (UGICT-CGT), Collectif Europe et Médicament, Collectif de journalistes “Informer n'est pas un délit”, Comité de soutien à Antoine Deltour, Commons Network, Corporate Europe Observatory, Courage Foundation, DGB (Germany), Ecologistas en Acción, EcoNexus, European Network of Scientists for Social and Environmental Responsibility (ENSSER), Fédération Syndicale Unitaire (FSU), Fondation Sciences Citoyennes, Force Ouvrière-Cadres, Genewatch, GMWatch, Health and Trade Network, Inf'OGM, Institut Veblen, International Society of Drug Bulletins, La Quadrature du Net, Les économistes atterrés, Ligue des Droits de l'Homme, Observatoire Citoyen pour la Transparence Financière Internationale (OCTFI), OGM Dangers, Peuples Solidaires, Nordic Cochrane Centre, Pesticides Action Network Europe (PAN-Europe), Plateforme Paradis Fiscaux et Judiciaires, Public Concern At Work, Solidaires, SumOfUs, Syndicat des Avocats de France (SAF), Syndicat National des Chercheurs Scientifiques (SNCS – FSU), Syndicat National des Journalistes (SNJ), Syndicat National des Journalistes CGT (SNJ-CGT), Syndicat de la Magistrature, Tax Justice Network, Transparency International France, WeMove.eu, Whistleblower-Netzwerk e.V., Germany, Xnet

lundi 11 avril 2016

"Avec le Secret des affaires, pas de «Panama Papers»?"

Communiqué commun 
origine LDH-France  http://www.ldh-france.org/



Mossack Fonseca, le cabinet d'avocats panaméen au centre du scandale et dont proviennent les Panama Papers, a répondu aux requêtes des journalistes en concluant avec une mise en garde explicite : 

« Il semble que vous ayez eu accès de façon non autorisée à des documents et des informations appartenant à notre entreprise et les ayez présentés et interprétés hors de leur contexte. Nous ne doutons pas que vous sachiez parfaitement qu'utiliser des informations ou de la documentation obtenus illégalement est un crime, et nous n'hésiterons pas à utiliser tous les recours pénaux et civils disponibles. » (1)

Le projet de Directive UE sur la « protection des secrets d'affaires », sur lequel le Parlement Européen se prononcera en séance plénière à Strasbourg le 14 avril prochain, se propose justement de donner à de telles entreprises des moyens juridiques supplémentaires pour poursuivre des journalistes ou des entreprises de presse publiant sans leur consentement des documents et des informations internes. 


Ce texte crée un droit au secret pour les entreprises qui est excessif : il menace directement le travail des journalistes et de leurs sources, les lanceurs d’alerte, les syndicalistes, la liberté d'expression des salariés et nos droits d'accéder à des informations d’intérêt public (par exemple sur les médicaments, les pesticides, les émissions des véhicules, etc.).