samedi 24 novembre 2012

Rapport moral novembre 2012


LDH section de Rennes
Rapport moral novembre 2012


Chers amis,
Vous avez reçu notre rapport d’activités et vous l’aurez peut-être trouvé dense, il laisse cependant entrevoir nos failles.
Notre dépliant de présentation pose cette question,


QUI SOMMES-NOUS ?
Une association
pour
toutes les libertés …
puis rappelle
« … A partir de ce jour, toute personne dont la liberté ou dont le droit serait violé,
est assurée de trouver auprès de nous aide et assistance. »
Premier manifeste de la Ligue – 4 juillet 1898
« Plus encore que de discours ou de colloques, nous avons besoin en matière de droits de l'Homme d'actions et de dévouement, et plus encore que de philosophes, de juristes ou de ministres, nous avons besoin de militants. » Robert Badinter
« Une association pour toutes les libertés », ce caractère généraliste de la LDH guide notre engagement ce qui est à la fois enrichissant, passionnant, enthousiasmant mais fort difficile à conjuguer avec le soutien individuel requis par certaines personnes ; Nous essayons de décliner toutes les facettes de nos engagements, nous y parvenons parfois et nous en approchons souvent.
Je place ce rapport moral sur ces deux axes, notre action actuelle, et notre devenir.

Une année 2012, rude et riche.
Rude car le contexte politique, la situation économique, sont difficiles. Les droits fondamentaux, un toit, la santé, l’éducation restent bafoués ou fragiles.
Les difficultés économiques renforcent les crispations. Malgré de belles initiatives solidaires ça ou là, les individualismes s’affirment. Les crises font le lit des identitaires qui balaient un tableau manichéen de la situation à l’ombre de leurs pensées simplistes et discriminatoires. De la « Sarkozie » à la « Hollandie » oserais-je dire ? La « Valls » des ministres de l’intérieur n’a pas changé de tempo. Les centres, de rétentions retiennent toujours, les files d’attente pour le guichet des étrangers sont impressionnantes, les requérants attendant dans des conditions d’inconfort manifeste.
Le nombre des sans-toits augmente, familles demandeuses d’asile, étrangers malades dans l’impossibilité de se soigner car sans hébergement, l’accueil de l’étranger dans des conditions dignes n’est pas respecté.
Les expulsions de familles roms sont d’actualité dans notre ville.
L’égalité des droits a bien du mal à être acceptée par certains et on entend dans la bouche de responsables politiques ou d’élus des propos affligeants. La laïcité, est elle aussi mise à l’épreuve, certains n’hésitant pas à la revendiquer pour asseoir leurs propos islamophobes.
Malgré les obstacles, les épreuves les deuils, je tiens ici à évoquer la mémoire de Mickaël Goubin, cette année fut riche.
Non pas prospère, nous n’excellons pas dans le champ de la prospérité, mais riche de nos échanges, de notre solidarité, de nos implications et de nos engagements individuels.
Riche de rencontres avec une mention particulière pour celle avec Madame Alizon dont la présence au sein de notre section nous honore.
Riche des liens que nous avons pu tisser ou réactiver avec toutes les associations rennaises engagées dans les combats qui sont aussi les nôtres, le MRAP , RESF, les cercles de silence, la CIMADE, Amnesty, l’ACAT, le comité vie sauve Mumia, le Mouvement de la Paix, le centre culturel espagnol, Rennes-Sétif.
« … A partir de ce jour, toute personne dont la liberté ou dont le droit serait violé, est assurée de trouver auprès de nous aide et assistance. » Nous avons su apporter notre aide aux migrants, soutenir les personnes retenues au CRA, apporter quelque réconfort.
Nous nous sommes rendus lisibles et visibles, même si ces aspects sont encore à développer.
Nous n’avons pas négligé nos combats politiques, pour l’égalité des droits, (droits des prisonniers, droits des gens du voyage, droit des migrants, respect des droits des femmes..) pour la défense de la laïcité, contre la peine de mort, contre la xénophobie, contre l’islamophobie, contre l’homophobie.
Nous avons honoré le devoir de mémoire, combat des républicains espagnols, guerre d’Algérie, 17 octobre 61, fusillés pour l’exemple, résistance en Bretagne. Nous nous sommes enrichis d’une nouvelle section dont je salue la Présidente pour sa vaillance et sa belle détermination.
Pour cette belle année passée, je tiens à remercier chacune et chacun d’entre vous qui m’avez accordé votre confiance et votre soutien. Quelques mentions particulières aux « spécialistes » qui enrichissent notre section
de leurs compétences.
Marie-José, dont nous avons sollicité les compétences tout au long de l’année.
Françoise qui a su nous éclairer pour comprendre les aspects sombres de l’ethnorégionalisme.
André Hélard et Yves Quéau pour leur connaissance profonde et fine de la Ligue et
leur sagesse politique
Anne, Henri, Gérard, Madeleine, Jeanne, Mireille pour leurs avis réfléchis et leurs soutiens indéfectibles.
Boris pour son aide à la mise en place de conférences ou de débats.
Rodolphe pour son implication estivale au coeur du CRA et sa réactivité.
Un grand merci aux membres du bureau qui ont su m’épauler, Jérôme, Marie-Mad,
Yves, Jean-Paul qui m’a toujours écoutée et conseillée malgré l’épreuve qu’il traverse.
Une mention encore plus particulière pour notre secrétaire, qui s’adapte sans faillir aux méandres de ma pensée, et un immense merci à Yves Tréguer pour sa présence indéfectible, respectueuse et amicale.
Je salue pas les sections LDH voisines de St Malo et de Loudéac qui ont toujours été présentes et solidaires, ainsi que la Ligue de l’Enseignement qui nous apporte son soutien logistique et moral
Sans vous, sans nous, sans eux la Ligue des Droits de l’Homme ne serait pas ce qu’elle est et notre section ne perdurerait pas.
J’en viens donc au devenir de notre section.

Une section agissante ou une section réfléchissante ? Quelles perspectives ?
Quels aspects ?
Action ? Réflexion ce fut l’occasion d’échanges lors d’une de nos réunions de section.
Nous avons toujours agi en essayant de réfléchir, j’aimerais que nous puissions être en capacité de développer notre action militante sans jamais négliger la réflexion. D’où l’importance des conférences ou des débats qu’il faudra veiller à développer dans les prochaines années. Nous avons ainsi évoqué la possibilité de proposer des cafés/débats, nous allierons ainsi convivialité et réflexion.
Lors de la convention nationale ou de la dernière journée de formation, Pierre Tartakowsky, nous a demandé de nous projeter dans cinq ans. Quelle physionomie aura la LDH dans cinq ans ?
Et notre section ? Aurons-nous su nous renouveler et perdurer ?

Nous devons absolument penser au développement de notre section, si nous voulons continuer à faire entendre notre voix. Or notre voix parce qu’elle est libre, indépendante, réfléchie et sobre est toujours
entendue et parfois écoutée. Nous devons veiller ce qu’elle ne s’éteigne pas.
Faisons honneur aux premiers ligueurs qui furent si courageux et résistants dans l’adversité.

« …. Nous avons besoin de militants »
Pour agir, pour être présents dans la vie de notre cité et porter notre parole au service de la justice et d’une éthique humaine respectueuse de tous les droits, il nous faut penser au devenir de notre section, à son lendemain, à la jeunesse…
Nos outils de communication sont-ils adaptés ? Savons-nous nous adresser aux jeunes gens ?
Savons-nous occuper notre place au sein de la cité ?
Ce sont les failles qui transparaissent dans notre rapport d’activité. Nous ne sommes pas assez présents dans les instances municipales qui cependant soutiennent financièrement notre action, nous ne sommes pas assez présents dans les lieux fréquentés par les jeunes (MJC, université, maison de quartier), nous ne sommes
pas assez présents dans l’espace public, mais ces défauts sont évidemment liés au petit nombre de militants que nous sommes.
Je vous remercie. 

Annie Clénet