jeudi 28 janvier 2016

Communiqué de la section concernant l'état d'urgence

Les associations et organisations syndicales regroupées autour de l'appel « nous ne cèderons pas »  expriment leur refus de la réforme constitutionnelle et leur exigence de la levée de l'état d'urgence par des manifestations partout en France le 30 janvier 2016. La section rennaise de la Ligue des droits de l'Homme s'associe à cette démarche et rappelle ici la position de la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
L'état d'urgence décrété après les attentats de novembre dernier et prolongé pour 3 mois par une loi du 20 novembre 2016 est sensé donner aux forces de police des moyens d'action plus efficaces dans la lutte contre le terrorisme. Néanmoins il porte des atteintes graves aux droits et libertés individuels, comme la LDH l'a souligné dès sa promulgation. Il conduit aussi à un affaiblissement du pouvoir judiciaire au profit du pouvoir exécutif et administratif, alors que l'équilibre entre ces pouvoirs est pourtant la garantie d'un Etat de droit.
Depuis sa promulgation, l'état d'urgence a certes permis de avancées dans la lutte contre le terrorisme, essentiellement réalisées pendant ses deux premières semaines d'existence ; mais il est reconnu qu'il n'a plus maintenant la même efficacité (rapport de la commission des lois de l'assemblée nationale). Il a aussi conduit à des décisions arbitraires et des dérives autoritaires relevées par les observatoires mis en place par des associations citoyennes dans plusieurs villes ou départements.

Ce régime d'exception doit prendre fin pour nous permettre de retrouver un Etat de droit, fondement de notre société démocratique.