Les associations et organisations
syndicales regroupées autour de l'appel « nous ne cèderons
pas » expriment leur refus de la réforme
constitutionnelle et leur exigence de la levée de l'état d'urgence
par des manifestations partout en France le 30 janvier 2016. La
section rennaise de la Ligue des droits de l'Homme s'associe à cette
démarche et rappelle ici la position de la Ligue des droits de
l'Homme (LDH).
L'état
d'urgence décrété après les attentats de novembre dernier et
prolongé pour 3 mois par une loi du 20 novembre 2016 est sensé
donner aux forces de police des moyens d'action plus efficaces dans
la lutte contre le terrorisme. Néanmoins il porte des atteintes
graves aux droits et libertés individuels, comme la LDH l'a souligné
dès sa promulgation. Il conduit aussi à un affaiblissement du
pouvoir judiciaire au profit du pouvoir exécutif et administratif,
alors que l'équilibre entre ces pouvoirs est pourtant la garantie
d'un Etat de droit.
Depuis
sa promulgation, l'état d'urgence a certes permis de avancées dans
la lutte contre le terrorisme, essentiellement réalisées pendant
ses deux premières semaines d'existence ; mais il est reconnu
qu'il n'a plus maintenant la même efficacité (rapport de la
commission des lois de l'assemblée nationale). Il a aussi conduit à
des décisions arbitraires et des dérives autoritaires relevées par
les observatoires mis en place par des associations citoyennes dans
plusieurs villes ou départements.
Ce
régime d'exception doit prendre fin pour nous permettre de retrouver
un Etat de droit, fondement de notre société démocratique.